Le Bénin autorise le chargement d’un navire de pétrole nigérien, mais l’exploitation normale attend

Le Président du Bénin, Patrice Talon

Le Bénin a donné son autorisation pour le chargement d’un premier navire de pétrole nigérien sur son territoire, mais l’exploitation normale du pipeline d’export Bénin-Niger n’est pas encore autorisée.

Cette autorisation « ponctuelle et provisoire » a été accordée suite à une demande de la douane nigérienne et concerne uniquement le premier navire en attente dans les eaux béninoises. Le ministre béninois de l’Énergie, Samou Seidou Adambi, a souligné que cette décision ne constitue pas un feu vert pour le démarrage des activités d’exploitation normales.

Le Bénin maintient son exigence de réouverture de la frontière terrestre avec le Niger, fermée depuis plusieurs mois. M. Adambi a réaffirmé que l’exploitation du pipeline « doit se faire dans un cadre normal de relations d’État à État ». Les autorités chinoises, en charge de la construction et de l’exploitation du pipeline, ont convoqué une réunion du comité inter-États Bénin-Niger afin de régler les différends et de trouver une solution à la crise actuelle.

Sanctions contre sanctions ?

La réunion devrait se tenir prochainement, mais aucune date n’a encore été fixée. Une délégation chinoise se rendra à Niamey vendredi prochain pour tenter d’obtenir l’accord des autorités nigériennes et de faciliter la reprise des activités d’exportation de pétrole. Le Bénin a décidé de suspendre l’exportation du pétrole nigérien via son terminal de Sèmè-Podji.

Cette décision, prise le 6 mai dernier, vise à contraindre le Niger à rouvrir ses frontières terrestres, fermées depuis le coup d’État de juillet 2023. Le Bénin justifie sa décision par le manque de réciprocité de la part du Niger. En effet, si le Bénin a rouvert ses frontières en décembre 2023, et le Nigeria en mars 2024, le Niger maintient quant à lui ses frontières fermées.

Grave entrave à l’activité économique du Bénin

Selon les autorités béninoises, cette fermeture entrave gravement l’activité économique du pays, dont le port de Cotonou dépend fortement du transit de marchandises en provenance et à destination du Niger. Le blocus du pétrole nigérien pourrait avoir des conséquences importantes pour les deux pays. Le Niger pourrait perdre des revenus importants liés à l’exportation de son pétrole, tandis que le Bénin pourrait voir son activité portuaire diminuer considérablement.

De plus, la situation pourrait aggraver les tensions entre les populations des deux pays. Des appels à la désescalade et au dialogue ont été lancés par la communauté internationale. La Chine est en train de jouer les médiateurs pour aider le Bénin et le Niger à trouver une solution pacifique et durable à ce différend, en tenant compte des intérêts des deux pays et de leurs populations.

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