Face à l’augmentation du prix du maïs, le gouvernement béninois a décidé d’en interdire l’exportation. Une mesure qui devrait stabiliser les prix, et satisfaire aussi bien les consommateurs que les fabricants d’aliments pour le bétail.
Comme le riz, le mil et le niébé, le maïs béninois ne peut plus être exporté jusqu’à nouvel ordre. Officiellement, il s’agit de faire baisser les prix, qui ont augmenté de plus de 50% depuis janvier pour atteindre 400 francs CFA au plus haut, alors même que la production de grains jaunes localement est largement suffisante pour la consommation intérieure : selon le gouvernement, le pays a produit plus de 2 millions de tonnes lors de la dernière campagne, pour des besoins évalués à 1 million de tonnes.
Ce coût n’était plus supportable pour les consommateurs, qui mangent aujourd’hui plus de maïs qu’avant, à cause de la hausse des prix du riz. Il était aussi difficile à intégrer pour l’industrie avicole, d’autant que ses besoins en maïs sont appelés à augmenter dans les prochains mois. Les autorités ont en effet décidé d’interdire l’importation de poulet congelé d’ici à la fin de l’année.
Satisfaction de la filière avicole
La décision de Cotonou est d’ailleurs saluée par l’interprofession, qui espère qu’elle restera en vigueur jusqu’à la fin de l’année. Son président, Constant Kenoukon, y voit là une opportunité donnée aux acteurs de pouvoir développer une filière plus compétitive et de constituer les stocks nécessaires à la nouvelle donne qui se profile en 2025, le maïs entrant à hauteur d’au moins 50% dans la composition des aliments donnés aux volailles béninoises.
L’interdiction d’exporter du maïs, et plus largement des céréales, intervient dans un contexte de crispation entre le Bénin et le Niger. Selon le président Patrice Talon, « l’unique cause » de la flambée des prix est précisément l’exportation massive de céréales béninoises vers les pays voisins, et notamment le Niger, en raison de « trafics incontrôlés » qui se sont développés.
Si l’arrêt des exportations décidé par les autorités béninoises la semaine dernière permet d’envoyer un signal à Niamey, qui refuse de rouvrir sa frontière, ce n’est pas l’objectif initial, selon nos interlocuteurs, puisque la décision pénalise de fait aussi les autres importateurs de céréales du Bénin, à commencer par le Nigeria, le plus gros acheteur de la sous-région.
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