Le Burkina Faso dénonce et accuse, le Bénin récuse – La Nouvelle Tribune

L’une des raisons pour lesquelles le Niger ne veut pas rouvrir sa frontière avec le Bénin, c’est la présence selon les autorités nigériennes, de bases militaires françaises au Bénin. Bien que l’information ait été démenti par les autorités béninoises, le président du Burkina Faso est revenu à la charge, affirmant lui aussi que le Bénin abrite bel et bien des bases militaires et accusant Patrice Talon de participer à un plan de déstabilisation des pays de l’Aes.

 « Nous avons souverainement décidé de garder notre frontière fermée avec le Bénin pour la bonne et simple raison que nos anciens amis, que sont les Français, sont revenus sur le territoire béninois après leur départ du Niger« , avant déclaré Ali Mahamane Lamine Zeine le 11 mai 2024. Le chef du gouvernement de transition de Niamey, à la faveur d’un point de presse diffusé à la télévision publique, affirmait ainsi la présence en territoire béninois de « plusieurs camps de l’armée française ». 

Les autorités béninoises ont réagit à cette information, prenant le contre-pied des dirigeants nigériens. Selon Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole de la présidence de la République du Bénin, le pays n’abrite aucune base militaire française. « Que le général Tiani envoie tout ce qu’il a comme médias indépendants au Niger, ils n’ont qu’à venir. On va leur faire visiter le Bénin, depuis Cotonou jusqu’à Malanville, en passant par tous les coins, les axes frontaliers et ils viendront regarder s’il y a une base ici. Une base militaire, ce n’est pas une aiguille dans une botte de foin quand même. Il peut déployer les moyens satellitaires qu’il veut, avec ses alliés militaires du moment pour venir voir si on a une base ici », avait déclaré le secrétaire général adjoint du gouvernement béninois, porte-parole de la présidence de la République.

Mais quelques jours après, c’est le président de la transition du Burkina Faso qui revient sur la supposée existence de bases militaires françaises au Bénin. Dans une déclaration publique, le capitaine Ibrahim Traoré, a évoqué l’existence d’un complot visant à déstabiliser le Burkina Faso, et auquel le Bénin participerait. Il affirme dans sa déclaration qu’un centre d’opérations basé à Abidjan serait au cœur de cette conspiration. « Il y a bel et bien à Abidjan, un centre des opérations pour déstabiliser le Burkina Faso », a-t-il assurément  affirmé.

Ibrahim Traoré a également dénoncé la présence de bases militaires étrangères dans les pays voisins, notamment le Bénin pour participer à la déstabilisation des Etats de l’Aes. « Personne ne peut nous dire qu’au Bénin il n’y a pas de base française. Il y a bel et bien deux bases françaises au Bénin et nous avons des preuves», a-t-il martelé, accusant les autorités béninoises de cautionner le plan de certaines puissances étrangères. « Plusieurs puissances refusent de nous vendre certaines armes parce qu’elles détiennent la licence de certaines composantes. Je le dis ici, haut et fort et solennellement, ça va s’arrêter. Nous allons retirer les permis d’exploitation de nos ressources à ceux-là », a-t-il déclaré.

Réagissant à nouveau à ces propos, le porte-parole de la présidence de la République du Bénin Wilfried Houngbédji écrit sur sa page facebook : « c’est l’hôpital qui se moque de la charité ».  Et il poursuit « Les attaques terroristes enregistrées par le Bénin à ce jour, dont la grande majorité a été déjouée par nos Forces de défense et de sécurité, sont l’œuvre de gens venant de l’autre côté de nos frontières avec le Burkina-Faso et le Niger. C’est d’ailleurs ce qui a amené le gouvernement du Bénin, dans sa stratégie pour contrer le phénomène, à construire pour compter de 2022, de petits camps militaires appelés bases opérationnelles avancées, dans plusieurs de nos communes frontalières. Cela, nous ne l’avons pas caché puisque le président de la République lui-même en a parlé devant l’Assemblée nationale dès le 8 décembre 2022 ».

Malgré ces clarifications déjà faites auparavant, Le Bénin ne réussit pas à rassurer ses voisins et à les convaincre de sa bonne et franche collaboration. On se demande comment Patrice Talon et les siens pourront réussir à persuader les pays voisins de la neutralité du Bénin dans les actes dénoncés. Les autorités béninoises sont une fois de plus interpellées car il y va des bonnes relations entre le Bénin et ses voisins de la sous-région mais surtout, de la paix et de la cohésion sociale.

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.