Les services de sécurité du Burkina Faso ont publié mardi 1er avril une liste de 32 personnes « recherchées pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », comprenant des chefs djihadistes mais aussi des journalistes et des lanceurs d’alerte.
Le Burkina Faso est dirigé depuis septembre 2022 par une junte militaire arrivée au pouvoir par un coup d’Etat, avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré. Le pays est par ailleurs régulièrement ensanglanté depuis 2015 par des attaques de groupes armés djihadistes liés à Al-Qaida et au groupe Etat islamique.
« Les individus ci-dessous sont activement recherchés pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », a écrit le ministère de la sécurité sur Facebook, publiant un trombinoscope de 32 personnes. « Toute personne ayant des informations sur ces individus est priée de contacter les forces de défense et de sécurité », a-t-il ajouté, sans préciser d’éventuelle récompense.
En tête de liste, figure le chef du groupe djihadiste Ansaroul Islam (lié à Al-Qaida), Jafar Dicko. Agé de 50 ans, il est devenu la principale figure du djihadisme au Burkina Faso, après la mort en 2017 de son frère et fondateur du groupe, Malam Dicko.
D’autres chefs djihadistes, Dicko Hamadoun, alias « Poulkotou », Bolly Oumarou Idrissa, « alias Oumi », ou encore Dicko Hamadou Abou font partie de la liste. Pour certains, leurs têtes avaient déjà été mises à prix en 2023 par les autorités burkinabées pour 175 millions de francs CFA (quelque 265 000 euros).
Lanceurs d’alertes, cyberactivistes
Mais cette fois, aux côtés de ces djihadistes « activement recherchés », figurent également des journalistes comme Abdoulaye Barry ou Newton Ahmed Barry, par ailleurs ancien président de la commission électorale
Les services de sécurité burkinabés les avaient accusés en septembre 2024 de faire partie d’un projet de déstabilisation du régime, impliquant également des anciens militaires et des groupes djihadistes.
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L’ancien député-maire de Dori, Diallo Ahmed Aziz, et le lieutenant-colonel Djassanou Ouoba Roméo, ancien commandant des forces spéciales, radié il y a an des forces armées, figurent aussi sur le trombinoscope.
Cinq lanceurs d’alertes ou cyberactivistes, en exil hors du pays, très critiques envers la junte, sont également visés par l’avis de recherche : Naïm Touré, Ouédraogo Aminata alias « Aminata Raschow », Coulibaly Oumar, Maixent Somé et Barry Al-Hassane.
Leur inclusion sur cette liste donne du grain à moudre à ceux qui dénoncent la répression et l’étouffement croissants des voix critiques par la junte militaire. De nombreux cas d’enlèvements ont été rapportés depuis 2022 dans le pays. « Désormais, critiquer le MPSR-2 [l’organe dirigeant de la junte] est un acte terroriste et sera traité comme tel ! », a ainsi commenté Maixent Somé sur le réseau social X.
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