Le café des Sports de Saint-Léger fait son cinéma

Depuis mardi, la route entre Arlon et Virton, qui traverse le centre de Saint-Léger par la route principale, est perturbée par ce que des panneaux annoncent bizarrement comme une « animation locale. »

En face de l’église, des camions, des bâches, des caméras, mais aussi une tonnelle sous laquelle cuisent les hamburgers et les oignons, masquent le légendaire Café des Sports et les quelques maisons voisines. De nombreuses personnes, certaines vêtues comme dans les années cinquante, s’affairent. Assis sur une chaise, perdu dans ses pensées, un homme âgé ne dit mot. C’est Gégé, l’emblématique patron du Café des Sports. Un établissement qui a récemment fêté ses cent ans.

« Il y a quelques mois, raconte un Gégé aux anges, un homme est entré dans mon café et a demandé pour prendre des photos. Il est repassé plus tard pour me proposer un contrat de location pour tourner un film. Quand l’équipe du film est arrivée, elle a tout déménagé Elle cherchait aussi des figurants parmi les habitants du village. Mon neveu, Yves, et moi, nous avons été retenus. Après le centième anniversaire et tous les reportages qui m’ont été consacrés, c’est incroyable ce qui m’arrive. À 92 ans, me voilà acteur de cinéma. J’espère que vous viendrez faire un reportage à Cannes, le jour où je défilerais sur le tapis rouge du Festival. »

Bon pied et œil goguenard, le nonagénaire n’a rien perdu son humour et sa joie de vivre.

Saint-Léger ? Non, Colombey-les-Deux-Églises

Gladys Brookfield-Hampsen est la directrice de la production du film « Un jour en septembre » qui a été tourné dans différents endroits principalement en Belgique: « Aujourd’hui, Saint-Léger s’appelle Colombey-les-Deux-Églises. Le film raconte l’histoire, partiellement romancée, du rapprochement, en 1958, 13 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, entre les Français et les Allemands. Le Général De Gaulle a invité le chancelier Konrad Adenauer chez lui dans sa demeure familiale de la Boisserie. À cette époque où la rancœur était toujours très vive, la démarche a été très mal perçue et le Chancelier a été accueilli sous les huées, les injures, les œufs pourris lancés sur sa voiture, aux cris de ‘sales boches’. Pourtant, ce fut un moment historique fondamental puisque les deux hommes y ont bâti les fondements de l’Europe. »

Le film est coproduit par une société allemande, Net Works Movies, et la société belge Beside Production de Braine l’Alleud. Deux chaînes, les Allemands de ZDF et les Français de Arte, ont acquis les droits pour une diffusion qui est prévue pour le premier semestre 2025.

Sous le charme du café

Trouver des lieux de tournage n’est pas une chose simple. « Nous avons tourné à Villers-devant-Orval, à Tourines-la-Grosse et Tubize, précise la directrice de la production. Une fois le scénario écrit, nous confions un cahier des charges à un repéreur qui cherche les lieux adéquats. Nous cherchions un café typique de cette année 1958, pour y tourner les scènes les plus romancées où villageois, journalistes français et allemands passaient des heures à boire des canons et à discuter. »

Le repéreur, et oui, c’est un métier, avait d’abord choisi un café d’Habay. Mais quand il est rentré dans le café des Sports, il est tombé sous le charme. Le scénario initial prévoyait des discussions très animées autour d’un billard. C’est finalement le jeu de quilles de la cave du Café des Sports de Saint-Léger qui est devenu le théâtre de ces moments où les clients refaisaient le monde.

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