On avait laissé les Lions indomptables entrer, dimanche soir, dans la tanière de leur hôtel Hilton de Yaoundé sur fond de conflit entre le ministère des Sports et la fédération. Chassée comme une intruse, la délégation de la fédération a finalement tout emporté en s’en allant, matériel, maillots, ballons… Et même le bus pour transporter les joueurs.
La journée de ce lundi a donc été marquée par l’incrédulité des joueurs, pris dans un piège, écartelés entre les deux directions, contraints à des exercices physiques pour se dérouiller, et un staff nommé par le ministère…
« On n’a pas de ballons, on n’a pas de matériel, on n’a pas d’équipements. Est-ce que tu penses que le stage se passe bien ? »
Marc Brys, le sélectionneur, totalement abasourdi par la situation, s’est exprimé sur une radio locale quand on lui a demandé si le stage se passait bien : « On n’a pas de ballons, on n’a pas de matériel, on n’a pas d’équipements. Est-ce que tu penses que le stage se passe bien ? Ça ne se passe pas bien. Déjà deux jours que c’est comme ça. C’est du jamais-vu. Ça fait 26 ans que je suis dans cette profession et je n’ai jamais vu ça. On doit, pour le public, les habitants, les 30 millions de Camerounais, prouver que même s’il y a des gens qui veulent nous perturber, nous allons nous battre pour le pays »
En fin d’après-midi, les Lions pouvaient enfin s’entraîner, une fois certains équipements récupérés. Quasiment au même moment, la fédération, s’estimant exclue, se retirait de l’organisation du match éliminatoire de la Coupe du monde 2026 contre le Cap-Vert, samedi. Elle taclait aussi Brys, coupable d’avoir voulu remanier l’encadrement qu’Eto’o avait mis en place.
Eto’o n’a pas dit son dernier mot
L’idole aurait-elle décidé de jeter l’éponge dans la bataille ? Ce serait vraiment très mal connaître le personnage. Rien n’est terminé. Si Eto’o décide de ne pas participer aux réunions préparatoires, s’il n’inscrit pas l’équipe et le staff auprès de la FIFA, le Cameroun peut tout à fait se retrouver forfait. L’idée est à prendre en considération. Ce serait une terrible nouvelle pour le pays. Il s’agit peut-être du dernier pouvoir que Samuel Eto’o possède pour combattre un ministre qui pense avoir remporté la partie en le sortant du jeu.
La star nationale, qui possède un soutien populaire immense, n’a jamais baissé la tête de sa carrière. Cela ne commencera pas comme président de la fédération. Peut-on aller vers l’absence des quintuples champions d’Afrique contre le Cap-Vert ? Cette déflagration, envisageable, pourrait provoquer des mouvements de foule sur la terre des Lions. Tout le monde est conscient que ce rendez-vous est devenu une affaire d’État. Même si pour l’instant, Paul Biya, le président de la République, n’a toujours rien dit officiellement. Et c’est pourtant lui qui doit empêcher le Cameroun d’aller droit dans le mur.
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