le cardinal Ambongo accuse le gouvernement d’armer les FDLR et les miliciens Wazalendo

En République démocratique du Congo (RDC), le cardinal Fridolin Ambongo jette un pavé dans la mare et accuse le gouvernement d’armer non seulement les miliciens Wazalendo mais aussi les rebelles Hutus des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), dans la province du Nord-Kivu.

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Dans la région du Nord-Kivu, plusieurs groupes bloquent l’avancée des rebelles du M23. Cet appui aux FDLR a déjà été soulevé par les Nations unies, l’Union européenne (UE) et d’autres chancelleries, bien que démenti par Kinshasa. C’est surtout un argument que brandit le Rwanda sans pour autant reconnaître l’appui au M23.

L’archevêque l’affirme sans détours. En distribuant des armes supplémentaires à divers groupes armés, « comme le Wazalendo, mais aussi à certains appartenant aux FDLR », le gouvernement espère que « ces groupes soutiendraient l’armée face à l’avancée du M23 ».

Fridolin Ambongo précise que « tous ces groupes sont aujourd’hui bien armés et c’est la population qui en paie le prix, générant toutefois un risque d’insécurité généralisée ».

L’archevêque de Kinshasa dénonce la stratégie du pouvoir en place qui, au lieu « de renforcer l’armée régulière avec des soldats sélectionnés et bien formés, arme des groupes » qui « agressent les citoyens, commettent des vols et des meurtres. »

Fridolin Ambongo accuse les miliciens alliés aux troupes gouvernementales de se lancer dans le commerce illégal de minerais locaux.

Ces propos irritent à Kinshasa. Thierry Monsenempwo, l’un des communicateurs de la coalition au pouvoir, loue « le courage et le dévouement des Congolais nationalistes qui défendent la paix dans l’Est ». Il accuse le cardinal de « parler le langage de l’ennemi ». Selon Thierry Monsenempwo, c’est « injuste de comparer ces patriotes engagés pour la paix, à des groupes armés qui répandent la terreur et la mort dans la région »

Le cardinal Fridolin Ambongo a regagné Kinshasa, vendredi 19 avril, après cinq jours au Saint-Siège. Privé d’accéder au salon d’attente VIP de l’aéroport à l’aller malgré son statut, il n’y est plus passé à son retour, selon son entourage. 

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