Le cercle Frantz Fanon perpétue la mémoire de ce grand écrivain martiniquais

Né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France, Frantz Fanon a marqué l’histoire internationale, mais surtout martiniquaise en tant que psychiatre et militant.

Dès 1943, il entre dans les troupes de la France libre pour combattre le nazisme en Europe avant de rompre avec l’administration coloniale française en Algérie pour rejoindre le combat de la libération nationale du peuple algérien.

Mais il aura également laissé son empreinte par ses ouvrages, tels que « Peau noire masques blancs » ou encore les « les damnés de la Terre ».

À l’occasion de cet anniversaire, le Cercle Frantz Fanon s’est réuni, hier, à Lakou digital, à Fort-de-France.

Depuis 1982, cette structure effectue un travail de perpétuation de mémoire de cet homme de rupture et d’engagement.

Un colloque sur la violence

Les 6 et 7 décembre prochains, pour l’anniversaire de sa mort, un colloque sur la violence en Martinique sera d’ailleurs organisé afin de déstructurer le discours officiel, mais aussi analyser l’action de Frantz Fanon.

Raphaël Constant, président du cercle Frantz Fanon, nous en a dit plus.

On parle de la violence des Martiniquais, comme s’il y a un gène Martiniquais de violence, de la question des armes, du trafic de drogue. Et on dit qu’il faut donc lutter contre cela, réprimer, augmenter les forces de l’ordre, faire venir des radars, des drones, etc. Nous disons que ce discours est un discours officiel qui cache la réalité. C’est vrai que nous sommes violents dans la société martiniquaise, mais il y a des causes historiques, sociologiques et ce colloque va permettre de les déceler.

Pour Raphaël Constant, ce colloque sera aussi l’occasion de rappeler la position de Frantz Fanon sur la violence.

La société coloniale est fondamentalement violente et la résistance à cette violence n’est pas une violence en soi, c’est une contre-violence. Mais nous voulons aussi décliner à travers ce colloque toute une série de parties de la population, que ce soit les gens qu’on qualifie de pauvres, que ce soit les SDF, que ce soit les femmes, que ce soit les étrangers, que ce soit les prisonniers, que ce soit les malades psychiatriques qui vivent une violence sociale terrible et dont on ne s’occupe pas et que le discours officiel ne prend pas en compte.

Pour son 100ème anniversaire en juillet 2025, le cercle de Frantz Fanon organisera d’ailleurs une rencontre internationale sur l’actualité de l’ouvrage « Les damnés de la terre ».

Les précisions de Victor Permal, membre du Cercle.

C’est l’occasion de mettre ensemble des gens du monde entier, aussi bien du Japon, de l’Italie, de la France, des USA, du Sénégal, de l’Algérie, de manière à ce qu’ils puissent nous dire quelle est l’importance aujourd’hui « Des damnés de la terre » dans les luttes de libération, dans la leur et dans celle des peuples. Parce que nous avons besoin d’être libérés de tout ce qu’on a mis dans nos têtes qui s’appelle la culture, mais qui n’est pas notre culture. Donc, on a besoin d’être libérés de ce qui nous embarrasse le cerveau, de telle manière qu’organiser notre participation à la libération de notre peuple soit de plus en plus efficace.

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