Le changement climatique menace l’avenir de la banane en Amérique latine et dans les Caraïbes

La banane, l’un des fruits les plus consommés au monde, est en danger, menacée par le changement climatique. Une étude de l’Université d’Exeter, située en Angleterre, publiée dans la revue scientifique « Nature Food », indique que d’ici 2080, plus de la moitié des régions productrices en Amérique latine et dans les Caraïbes pourraient ne plus être adaptées à sa culture, en raison des hausses de températures.

C’est un constat alarmant fait par les chercheurs de l’université anglaise d’Exeter. Le changement climatique pourrait bouleverser l’industrie mondiale de la banane d’ici la fin du siècle. Cette étude, publiée dans la revue scientifique Nature Food, révèle que la hausse des températures rendra économiquement compliqué la culture de la banane pour l’exportation dans de nombreuses régions d’Amérique latine et des Caraïbes.

Selon les experts, d’ici 2080, 60 % des zones actuellement productrices risquent de ne plus être adaptées à cette culture.

La banane, l’un des fruits les plus consommés au monde, représente un marché annuel de 11 milliards de dollars (soit plus de 10 millions d’euros). Pourtant, petit à petit, les effets du réchauffement climatique réduisent les zones propices à sa culture.

L’étude menée par l’équipe du professeur Dan Bebber montre que l’augmentation des températures risque d’affecter le rendement des bananeraies et d’exposer davantage les travailleurs à des conditions difficiles.

Des pays parmi les plus gros producteurs comme la Colombie et le Costa Rica seront particulièrement touchés, devenant trop chauds pour une production de qualité. L’Équateur et certaines régions du Brésil pourraient maintenir leur place parmi les principaux producteurs, le réchauffement y étant moins marqué.

Les Antilles françaises, notamment la Guadeloupe et la Martinique, sont également concernées par ces enjeux climatiques. En 2021, la France a produit près de 230 000 tonnes de bananes, dont 203 000 tonnes provenaient de ces deux îles. En Martinique, la filière bananière représente 60 % des salariés agricoles. 

Cependant, la production locale a chuté de 250 000 tonnes à 186 000 tonnes au cours des dix dernières années, annonçaient les producteurs inquiets, en février dernier. Cette baisse dues à des crises économiques et sanitaires, notamment la cercosporiose noire, une maladie foliaire qui attaque les feuilles et diminue la qualité de la production. 

Pourtant, elle reste un pilier économique. Avec 8 500 hommes et femmes salariés, la filière de la banane est le premier employeur des Antilles.

L’étude souligne également que des facteurs socioéconomiques compliquent l’adaptation. La production de bananes dépend essentiellement de la proximité des ports et des centres pour la main-d’œuvre. Deux éléments qui limitent les possibilités de déplacement des cultures vers des zones plus fraîches. Des facteurs difficiles à mettre en place sur des petits territoires, comme la Guadeloupe et la Martinique. 

Face à cette menace, les chercheurs appellent à des mesures urgentes pour préserver la culture de la banane. Parmi les solutions évoquées : l’amélioration des infrastructures d’irrigation, le développement de variétés de bananes plus résistantes à la chaleur et la mise en place de stratégies pour aider les producteurs à gérer les risques climatiques.

Pour le professeur Bebber, il est important de rappeler que ces changements climatiques représentent un danger pour la sécurité alimentaires et les ressources de millions de personnes, dans cette région du monde. « Sans investissements substantiels dans l’adaptation, l’avenir de la production de bananes d’exportation est incertain« , prévient-il. 


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