Le château de Foix sera-t-il bientôt reconnu par l’Unesco ? Il fait partie d’un projet porté par l’Andorre, la France et l’Espagne
Le château de Foix compte parmi les biens intégrés dans un projet, qui vise à faire reconnaître la valeur de la co-principauté d’Andorre auprès de l’Unesco. Un travail est mené avec la ville fuxéenne, l’Andorre et l’Espagne, notamment en établissant un nouveau secteur protégé. Le projet avance doucement.
Le château de Foix pourrait passer à la postérité. L’emblème de la ville a été intégré à un projet porté par la France, l’Andorre et l’Espagne auprès de l’Unesco. Le but : mettre en valeur les spécificités de la co-principauté d’Andorre pour acquérir la reconnaissance patrimoniale de la structure, et bénéficier des retombées économiques et de notoriété pour les parties prenantes.
Mais le chemin est long, très long. L’idée a jailli il y a neuf ans. « En 2015, l’Andorre nous a sollicités car il souhaitait présenter à l’Unesco une candidature sur le thème : les témoignages matériels de la construction de l’État des Pyrénées, la co-principauté d’Andorre », raconte Catherine Saint-Martin, chef du service conservation, musée, patrimoine, et archéologie au conseil départemental.
Ce projet suit le principe « des biens en série », comme le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle qui est inscrit sur la liste du patrimoine mondial avec 78 biens en France. « Notre pays compte tellement de monuments inscrits que, désormais, pour être reconnu par l’Unesco, mieux vaut présenter des projets biens en série et non un seul monument », indique la responsable.
Une situation qui a traversé les siècles
Les voisins andorrans, pour prouver la « valeur exceptionnelle universelle » du dossier vont s’appuyer sur leur histoire, intimement mêlée à celle de ses homologues. « La situation actuelle de co-principauté n’a pas changé depuis le XIIIe siècle, avec un système à trois pays et deux co-princes français et espagnols », précise Catherine Saint-Martin.
Au Moyen Âge, le co-prince était le comte de Foix, d’où le choix du château comme témoignage matériel. Au fil des siècles, cette fonction a été occupée par le roi de France, puis le président de la République. Version espagnole, le co-prince était et reste toujours l’évêque de la Seu d’Urgell, donc sera pris en compte l’ensemble cathédrale de la Seu d’Urgell. Pour l’Andorre, huit édifices et deux zones archéologiques seront insérés dans le dossier.
Pour mener à bien l’aventure, un comité scientifique et un comité de rédaction ont été constitués avec divers spécialistes et acteurs du patrimoine andorran, français et espagnol. Les trois États devaient également valider le principe de candidature auprès de l’Unesco. Cela a été réglé en 2021, permettant au projet d’être inscrit sur la liste indicative.
Depuis, il faut rédiger la candidature qui sera présentée en janvier 2026 et instaurer un périmètre site patrimonial remarquable dans les communes concernées (voir l’encadré ci-contre).
Faire adhérer la population au projet
Le comité de l’Unesco va ensuite se déplacer à Foix contrôler la véracité des informations énoncées dans le projet. « Ils vont aussi vérifier l’acceptation et la validation du projet par la population ». Un gros travail de communication sera donc élaboré pour recueillir l’adhésion des Fuxéens. Et ça ne semble pas gagné. « Beaucoup de gens ne savent pas que le président est le co-prince de l’Andorre », assure la cheffe de service.
Des événements culturels et festifs devraient être programmés. « On a pensé reconstituer la questia. À l’époque, le comte de Foix protégeait les Andorrans. En échange, ces derniers venaient à Foix et amenaient du jambon, du fromage et un peu d’argent ». Des flyers expliquant le projet avec les trois langues et des tarifs spécifiques pour visiter les sites des trois pays sont envisagés. « Nous voulons montrer que des relations sont nouées avec l’Andorre ».
Selon Catherine Saint-Martin, en cas de reconnaissance de l’Unesco, les retombées touristiques se révèlent très florissantes. « Quand Albi a été inscrite, il y a eu un afflux de visiteurs de plus de 25 %, mais il faut tenir dans la durée. On récupère aussi des visiteurs étrangers car les agences de voyage insèrent les sites Unesco dans les séjours. C’est une étiquette supplémentaire mondiale ».
La réponse de l’Unesco devrait être donnée au plus tard en 2029.
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