Le « Chemin des Acadiens » a été inauguré dimanche 13 avril 2025 au Morne Rouge, en hommage à cette communauté issue de l’Est du Canada. Une communauté, dont certains des membres ont été déportés au 18e siècle, notamment vers la Martinique, et qui était implantée à l’époque sur les hauteurs de la commune péléenne. Actuellement présente en Martinique pour aller à la rencontre de la terre de leurs ancêtres, une délégation acadienne d’une quinzaine de personnes a assisté à cette inauguration. Un moment fort en émotions.
« Je me sens vraiment comme chez les miens ». Francine peine à maîtriser son émotion. Membre de la délégation acadienne c’est son premier séjour en Martinique. Et quand on lui demande ce qu’elle a ressenti lors de cette inauguration, ses mots résument sans doute le sentiment de tout ce groupe :
C’est comme faire revivre nos ancêtres. Savoir que nos ancêtres étaient ici.
Véritable loup de mers aujourd’hui à la retraite, Karl fait aussi partie de cette délégation. Et c’est avec gravité qu’il rend hommage au courage de ses ancêtres déportés.
Certains de mes ancêtres sont venus ici à une époque où il fallait avoir énormément de courage et une grande capacité de travail pour survivre à des événements qui avaient été malheureux et qui avaient affectés toute leur population.
Une vaillance dans le travail également salué dans son discours, par Jenny Dulys-Petit, la mairesse du Morne-Rouge.
C’est par votre labeur et votre souffrance, qu’on peut imaginer immenses, sur des terres hostiles et un climat difficile, que vous avez permis à d’autres de venir s’installer et constituer cette communauté péléenne. La commune vous doit donc beaucoup.
Une première magistrate qui souligne la nécessité de transmettre cette part de l’Histoire de la commune. Longtemps méconnue, cette contribution acadienne devrait être portée à la connaissance du plus grand nombre possible de Péléens.
Je vais inviter nos associations et nos écoles à s’approprier l’histoire de la commune. Ce n’est qu’un début et je pense que ça va continuer dans le temps.
De son propre aveu, Karl craignait d’être submergé par l’émotion en découvrant la terre de ses ancêtres. Une inquiétude qui a vite disparu pour céder la place à une envie, voire un besoin.
Elle est dissipée, d’autant plus qu’on discute déjà, ma conjointe et moi, de revenir. Je vois bien qu’un séjour d’une semaine ou d’une dizaine de jours, ce ne sera pas assez. Nous devons revenir.
Longtemps absente, la connexion entre la diaspora acadienne et la Martinique pourrait enfin prendre un véritable élan.
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