Le club Med les Boucanniers de Sainte-Anne fait peau neuve. Les travaux de rénovation sont en effet totalement achevés. Les 287 chambres, les lieux de vie, l’accueil.
C’est une enveloppe de 25 millions d’euros qui a été injectée dans le complexe hôtelier.
Pour célébrer ce renouveau, le PDG du Club Med, Henri Giscard d’Estaing a fait le déplacement en Martinique. Pour lui, cette rénovation, couplée à une montée en gamme était indispensable pour ce club qui a déjà 66 ans d’existence. D’autant que les derniers grands travaux datent d’il y a 20 ans.
Le Club Med a choisi il y a 20 ans une stratégie: la montée en gamme. Cette stratégie a réussi, mais pour qu’elle fonctionne, il faut que tous ces resort soient au moins du même niveau. Alors que j’avais décidé en 2005 de rénover, de sauver ce resort, qui aurait sinon dû fermer, il était nécessaire de lui faire franchir une nouvelle étape. Sinon, il se serait décalé par rapport à la fois au reste de l’offre du Club Med, mais aussi par rapport à l’ambition de la Martinique, qui est d’être une destination de haut de gamme international. Donc c’est ce que nous avons décidé et c’est ce que nous avons fait
Un tournant stratégique indispensable dans la région :
Je le crois. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas garder des formes variées d’hébergements. Il faut que nos compatriotes de la métropole, comme bien sûr, ceux des autres départements d’Outre-mer, puissent avoir accès à la beauté et à la culture de la Martinique dans des conditions de prix qui soient raisonnables. Mais il faut être clair, si on veut attirer une clientèle internationale, celle qui apporte des revenus et donc des emplois, il faut être haut de gamme et à un niveau qui soit capable de les attirer par rapport aux autres grandes destinations touristiques des Caraïbes
Des taux de remplissage au beau fixe
Un choix payant puisque durant cette haute saison, l’hôtel affiche un taux de remplissage de 100%. Il est quasiment impossible de réserver une chambre avant les vacances de Pâques.
Des chiffres constatés dans d’autres structures de l’île et qui ravissent le directeur du CMT, Bruno Brival :
Depuis janvier, même décembre, on avait vu la reprise suite à la crise. On ne va plus en parler, pas maintenant. Il y a d’autres sujets, même si c’est important. Mais ce qui est important, c’est qu’on avait bien déjà senti cette relance, puisqu’on avait travaillé pour se faire. On avait aussi mis en place un plan de communication. Et donc, toute cette relance que nous voyons et nous voyons le résultat, justement, de 80 à 100% pour la plupart des hôtels et des lieux d’hébergement touristique, en termes de fréquentation, c’est une très bonne chose. On est très heureux que ça soit positif
Des chiffres qui confirment la belle performance du premier semestre 2024 :
Déjà, 2024 était une année exceptionnelle sur le séjour. On avait dépassé de 8% à 9% les chiffres classiques qu’on avait. On était aux alentours de 550 000, on est passé à pratiquement 580 000. Et ça, c’est une très bonne chose en termes de séjour. Franchement, on est très heureux, oui. Et il faut continuer, il faut continuer, parce que ça va créer de l’emploi, ça va créer une dynamique, ça va relancer aussi toute la machine. Et on en a vraiment besoin
Agrandissement et fouilles archéologiques
Le Club Med sera en mesure de répondre à cette demande croissance puisqu’un projet d’extension est prévu sur le site. Les travaux sont pour l’heure au stade des fouilles archéologiques. Des vestiges amérindiens ont en effet été retrouvés sur place.
Guillaume Seguin est le responsable des fouilles archéologiques. Il explique les découvertes déjà réalisées :
Il y a eu un premier diagnostic qui a été réalisé en 2023 par nos confrères de l’INRAP et qui ont mis en évidence la présence d’un site amérindien daté entre le 5ème et le 8ème siècle de notre ère. On serait sur un site d’occupation qui aurait à peu près 1 500 ans. Sur ce diagnostic, il y a à peu près 5% du terrain qui a été sondé et il y a déjà des résultats très pertinents qui ont été révélés. Ce qui est sorti lors du diagnostic, ce sont des structures qui sont très intéressantes. Ce sont des sortes de puits, des jarres destinés à l’approvisionnement en eau. Et dans un second temps, pour éviter que ces puits ne se comblent trop vite, ils les ont cuvelés avec des grosses jarres, donc ils ont cassé la base de manière à cuveler les puits et se faire des six points d’eau potable. Ça, c’est intéressant parce que ça indique qu’il y a forcément un habitable qui s’est implanté là. Est-ce que c’est un grand village ? Est-ce que c’est un petit village ou des habitations qui s’inscrivent dans la durée ? Il y a des objets en pierre qui ont été découverts aussi. Il y a de l’os qui a été trouvé, des ossements animaux, principalement. Ce qui laisse à penser qu’il y a effectivement des gens qui ont vécu ici, qui ont consommé à la fois des animaux issus de la chasse, mais également des coquillages et des poissons issus de la pêche. Et ce, vraisemblablement, pendant plusieurs siècles
Une fois les éléments les plus pertinents scientifiquement préservés, c’est une structure flambant neuve qui verra le jour sur cet espace situé du côté du restaurant Le Lôt.
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