Le compte officiel sur le réseau social X du président ghanéen, John Dramani Mahama, a été piraté pendant quarante-huit heures. Des cybercriminels l’ont utilisé pour promouvoir un projet frauduleux de cryptomonnaie, a confirmé le porte-parole de la présidence, Félix Kwakye Ofosu, mardi 18 mars. Le piratage, qui a commencé samedi, a été remarqué pour la première fois dimanche lorsque le compte compromis a commencé à publier des messages de soutien à « Solana Africa », une arnaque prétendant être « dirigée par le président ghanéen, John Mahama, pour rendre les paiements gratuits à travers l’Afrique en utilisant la blockchain Solana ».
« Le compte X du président a été compromis et nous avons pris des mesures pour en reprendre le contrôle. Le compte a maintenant été entièrement restauré et nous exhortons le public à ignorer tout message suspect lié à la cryptomonnaie provenant de ce compte », a déclaré M. Kwakye Ofosu à l’Agence France-Presse (AFP).
Les pirates du compte, dont l’identité est inconnue, ont espéré faire croire que le Ghana et son président allaient lancer le jeton « Solana Africa », sur la blockchain Solana et son écosystème très vivace de cryptomonnaies. Un site du même nom, toujours en ligne selon les constats du Monde, affirme que le président John Dramani Mahama appuyait le projet. Les pirates derrière l’arnaque ont cependant rapidement vendu leurs jetons une fois que des premiers acheteurs de la cryptomonnaie, ayant cru le message X du compte piraté, avaient investi dans le faux projet.
Imitation des messages de Trump et de Milei
Le message frauduleux diffusé par le compte piraté de John Dramani Mahama imitait ceux diffusés par les comptes de Donald Trump et de Javier Milei, les présidents étasunien et argentin ayant annoncé ces dernières semaines leurs propres cryptomonnaies s’appuyant sur Solona. Le président argentin s’était ensuite rétracté, créant un scandale et faisant perdre beaucoup d’argent à de nombreux investisseurs.
Un tel piratage met en évidence les préoccupations croissantes suscitées par la montée des escroqueries liées aux cryptomonnaies en Afrique, où les actifs numériques ont gagné en popularité, mais où la surveillance réglementaire reste faible. Les escrocs détournent fréquemment des comptes vérifiés pour promouvoir de fausses opportunités d’investissement.
En juillet 2023, le compte X du chef de l’opposition sud-africaine, Julius Malema, avait été piraté et utilisé pour promouvoir un projet frauduleux de NFT. Le Maroc avertissait également début mars qu’un faux compte X au nom du chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, promouvait « une supposée monnaie marocaine numérique » : là encore, il s’agissait d’une arnaque.
En février 2025, c’est un compte officiel saoudien, piraté puis modifié pour lui faire prendre l’apparence de celui de Mohamed Ben Salman (le prince héritier saoudien) qui avait temporairement diffusé un faux message de lancement d’une cryptomonnaie.
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