En l’espace de 48 heures, le compte X officiel du président ghanéen John Mahama a été piraté par des cybercriminels, qui l’ont exploité pour promouvoir une arnaque liée à une cryptomonnaie. L’information a été confirmée mardi par le porte-parole de la présidence.
Le piratage a débuté samedi et a été détecté dimanche, lorsque des publications suspectes sont apparues sur le compte du chef de l’État. Ces messages faisaient la promotion de « Solana Africa », un projet frauduleux prétendant être dirigé par John Mahama pour faciliter les paiements numériques en Afrique grâce à la blockchain Solana.
« Le compte X du président a été compromis, mais des mesures ont été prises pour rétablir l’accès. Il est désormais totalement sécurisé, et nous appelons le public à ne pas tenir compte des publications frauduleuses liées aux cryptomonnaies », a déclaré Kwakye Ofosu à l’AFP.
Durant cette période, les cybercriminels ont incité les partisans de Mahama à investir dans cette fausse initiative, exploitant la notoriété croissante de Solana, une blockchain en plein essor depuis son lancement en 2020.
Ce type de cyberattaque souligne l’augmentation des arnaques aux cryptomonnaies en Afrique, où ces actifs numériques connaissent un essor rapide malgré une réglementation encore insuffisante. Les fraudeurs détournent fréquemment des comptes certifiés pour promouvoir de fausses opportunités d’investissement.
L’incident rappelle un précédent : en juillet 2023, le compte X du leader de l’opposition sud-africaine, Julius Malema, avait également été piraté pour promouvoir une arnaque liée aux NFT.
Les experts en cybersécurité appellent les personnalités publiques à renforcer la protection de leurs comptes en ligne. « Les figures de premier plan, en particulier celles occupant des fonctions gouvernementales, doivent adopter des mesures de sécurité plus strictes », affirme Abubakar Issaka, spécialiste en cybersécurité au Centre pour la cybersécurité et la protection des données (CCD).
« L’authentification à deux facteurs ne suffit plus. Il est essentiel de surveiller les connexions, limiter l’accès aux applications tierces et disposer d’une équipe dédiée à la surveillance 24/7 pour repérer et contrer toute activité suspecte avant qu’elle ne cause des dommages », a-t-il ajouté.
Bien que Solana séduise de plus en plus d’investisseurs en Afrique en raison de ses frais de transaction réduits par rapport à Bitcoin et Ethereum, son nom est aussi de plus en plus détourné par des escrocs cherchant à tromper des utilisateurs peu avertis.
À noter que la page Facebook de « Solana Africa », associée à cette arnaque, affiche un numéro de téléphone basé au Nigeria, un pays souvent pointé du doigt pour des fraudes en ligne.
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