Malgré la polémique, le concert caritatif « Solidarité Congo », en faveur des enfants victimes du conflit dans l’est de la RDC, se déroulera comme prévu le 7 avril à l’Accor Arena à Paris. Des appels avaient été lancés pour éviter cette date, qui correspond à la journée de commémoration du génocide rwandais de 1994.
Le concert caritatif « Solidarité Congo », qui doit notamment réunir Gims et Youssoupha à Paris, est maintenu au 7 avril malgré les appels à éviter cette date qui correspond à la journée de commémoration du génocide rwandais de 1994, ont annoncé lundi les organisateurs.
« Cette date choisie malencontreusement, en fonction de la disponibilité des artistes et de la salle, fut l’objet d’un débat malheureux. Face à cela, nous avons choisi de nous tenir à notre ligne directrice : rester fidèles à notre mission humanitaire et garantir la tenue de cet évènement essentiel », écrivent les organisateurs et partenaires du concert dans un communiqué transmis à l’AFP.
Le report du concert demandé par plusieurs associations de la diaspora rwandaise en France
Selon les organisateurs, ce concert à l’Accor Arena, auquel doivent également participer les rappeurs Dadju et Gazo, est en faveur des enfants victimes du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), région frontalière du Rwanda.
Selon l’ONU, plus de 100.000 personnes ont fui la zone ces trois derniers mois face à l’offensive éclair du groupe armé M23, soutenu par des troupes rwandaises.
Des associations de la diaspora rwandaise en France avaient demandé le report du concert car le 7 avril est la date de la journée internationale du génocide des Tutsis, qui a fait au moins 800.000 morts en 1994 au Rwanda. « Quand on sait la résonance de cette journée du 7 avril, on n’organise pas un concert le jour de commémoration du génocide », avait notamment dénoncé une association de rescapés du génocide, Ibuka France.
Un concert « né d’un élan de solidarité »
L’Unicef, l’agence de l’ONU à qui doivent être versées les recettes du concert, avait également demandé le report de l’événement, jugeant « impossible » de bénéficier d’un concert caritatif organisé lors d’une journée « dédiée à une commémoration du génocide ».
Dans leur communiqué, les organisateurs ont de nouveau défendu ce concert, « né d’un élan de solidarité », et affiché leur volonté de démontrer « la capacité de notre industrie (musicale, NDLR) à s’engager pour des causes qui comptent ».
Fin février, plusieurs rappeurs, dont Gradur, Ninho ou Kalash Criminel, ont mis en ligne un morceau intitulé « Free Congo » pour dénoncer notamment le silence médiatique entourant, selon eux, le conflit en RDC. Le clip a été visionné près de 3,5 millions de fois. L’est de la RDC, région riche en ressources naturelles, est ravagé depuis 30 ans par des violences impliquant une myriade de groupes armés et certains pays voisins.
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