Le concert Solidarité Congo pour la RDC reporté, les organisateurs regrettent « une décision imposée »

David Wolff – Patrick / Redferns

Le chanteur Gims au Stade de France le 28 septembre 2019 (photo d’illustration)

CULTURE – Décision contrainte. Les organisateurs du concert Solidarité Congo prévu à Paris le 7 avril, journée internationale de commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda, ont annoncé ce jeudi 27 mars au soir son report, comme l’avait demandé le préfet de police Laurent Nuñez dans la journée.

« C’est avec regret, mais aussi responsabilité, que nous annonçons le report du concert », ont-ils indiqué sur Instagram et Twitter. « Cette décision nous est imposée par les autorités administratives », ont-ils regretté.

Ils ont toutefois assuré que ce n’était que « partie remise » et promis de communiquer « prochainement » une « nouvelle date », comme vous pouvez le lire dans le communiqué ci-dessous.

Appels des associations rwandaises

Dans un message posté sur X en milieu de journée, Laurent Nuñez avait averti qu’il lancerait la procédure d’interdiction « eu égard aux risques de troubles à l’ordre public » que constituerait le maintien de ce concert le 7 avril.

Des associations rwandaises demandent depuis plusieurs semaines le report de ce concert à l’Accor Arena au profit des enfants victimes du conflit de l’est de la République démocratique du Congo, au vu de la charge symbolique du 7 avril.

Dans un courrier daté du 10 mars, mais rendu public seulement mardi, la Ville de Paris avait demandé au préfet d’interdire ce concert le 7 avril.

La veille, les organisateurs avaient annoncé le maintien de cet « événement essentiel », où étaient attendus des grands noms du rap comme Gims, Youssoupha ou Gazo.

Dans la journée, le Président de la Communauté rwandaise de France, Christophe Renzaho avait dit à l’AFP qu’un maintien de l’événement aurait été « de la provocation ». Christophe Renzaho, qui avait prévu des manifestations le 7 avril aux abords de l’Accor Arena, avait aussi affirmé que son association ne s’opposerait pas au concert s’il se tenait à une autre date. « On est conscients de la liberté d’expression », a-t-il affirmé.

Intensification des violences en RDC

Depuis 30 ans, l’est de la RDC, région riche en ressources naturelles et frontalières du Rwanda, est ravagé par des violences meurtrières impliquant une myriade de groupes armés et certains pays voisins. Ces violences se sont récemment intensifiées à la faveur de l’offensive éclair menée par le groupe armé M23, soutenu par des troupes rwandaises. Selon l’ONU, plus de 100 000 personnes ont fui la zone ces trois derniers mois.

Ce conflit puise ses racines dans le génocide des Tutsi en 1994, la fuite de centaines de milliers de Hutu, dont de nombreux génocidaires, en RDC et les guerres qui ont suivi.

L’Unicef, l’agence onusienne de protection de l’enfance à qui devaient être reversées les recettes, s’est désolidarisée de l’évènement, jugeant « impossible » de bénéficier d’un concert caritatif organisé lors de la journée de commémoration du génocide qui a fait au moins 800 000 morts, majoritairement Tutsi.

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