Le protocole d’accord a été signé à la mi-février, ont révélé les médias congolais ce week-end. Les autorités du Congo-Brazzaville confient pour dix ans la distribution du courant à la société nationale sénégalaise d’électricité, la Senelec, en affermage. L’espoir est de mettre fin aux pertes d’énergie sur le réseau existant.
Vétusté du réseau, branchements électriques sauvages… Le Congo-Brazzaville espère mettre fin à ces fléaux en faisant appel à l’expérience de la société nationale sénégalaise, la Senelec, dont le directeur général de la filiale congolaise Socelec, Pape Mamadou Diop, rappelle, au moment de la signature du protocole, qu’elle a dû surmonter les mêmes défis. « Nous apportons l’expertise d’avoir vécu la même chose, d’être passé par là et Dieu merci d’avoir pu sortir le Sénégal de là, rappelle-t-il. Nos ingénieurs sont venus plusieurs fois et savent ce qu’il faut faire. Et avec l’appui des cadres de l’E2C [Energie électrique du Congo, NDLR] qui constituent l’essentiel de la société d’électricité du Congo que nous avons bâti, on va relever le défi et résoudre les problèmes en procédure d’urgence. »
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La société d’État congolaise E2C, Énergie électrique du Congo, cède donc la distribution du courant en affermage à la Senelec, qui devra acheter l’énergie, la distribuer, et, en échange d’une redevance payée à l’État congolais, collectera les factures, un des points qu’elle a su améliorer au Sénégal, estime Serge Diomane, expert dans le domaine de l’énergie. « La Senelec vient au Congo-Brazzaville avec une stratégie qui est la facturation de créances qui permettra de suivre au quotidien chaque abonné, d’apporter une solution à chacun. Cela peut passer par des factures post-payées, par des factures pré-payées par de nouveaux compteurs améliorés, par un rapprochement avec la clientèle, par l’ouverture de nouveaux bureaux de proximité… »
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« Tarif social maintenu…, personnel conservé »
Le montant des factures, lui, restera de la prérogative de l’État congolais qui maintiendra un tarif social, a tenu à souligner Jean-Jacques Ikama qui représentait le Premier ministre congolais lors de la signature. Il a aussi voulu rassurer les employés d’Énergie électrique du Congo, dont les syndicats menacent de faire grève. « Le personnel transféré au fermier conserve les droits et avantages ainsi que l’ancienneté acquise antérieurement, après audit du personnel effectivement en emploi », a-t-il précisé.
Pas responsable de l’extension du réseau
Une première évaluation des services de la Socelec, filiale de la société sénégalaise, sera faite au bout de trois ans. À noter que la Socelec sera chargée de la distribution, mais pas de la production d’électricité, ni de l’extension du réseau, encore très insuffisant au Congo puisque moins de 20 % de la population rurale et moins de 40 % des citadins y sont reliés.
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