le conseil de transition s’est choisi un président

Edgard Leblanc Fils, le nouveau chef du conseil de transition haïtien, au Palais national de Port-au-Prince, Haïti, le 30 avril 2024.
CLARENS SIFFROY / AFP

Le tout nouveau conseil de transition en Haïti s’est choisi mardi un président en la personne de l’homme politique Edgard Leblanc Fils, qui a promis de rechercher le «consensus» afin que l’organe puisse sortir le pays de sa profonde crise sécuritaire. L’annonce a été faite, sous les applaudissements, lors d’une cérémonie officielle retransmise en direct à la télévision haïtienne.

Edgard Leblanc Fils, un ancien président du Sénat, aura un rôle de coordination au sein de l’organe mis sur pied après la démission du premier ministre contesté. Ses neuf membres ont été investis la semaine dernière avec pour lourde tâche de tenter de rétablir l’ordre public dans un pays ravagé par les gangs.

Décisions en matière de sécurité

Dans son discours, le nouveau chef des autorités de transition a assuré de la «volonté et détermination» des nouveaux dirigeants «à dépasser les chapelles, dépasser les conflits» et chercher le «consensus» au maximum. En premier lieu pour prendre des décisions «en matière de sécurité, (pour) libérer le pays de l’action de gens qui font souffrir» la population, a déclaré Edgard Leblanc Fils en allusion aux bandes armées.

Une majorité des membres de l’organe a en outre proposé le nom de Fritz Bélizaire, un ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, pour qu’il devienne premier ministre, a déclaré devant l’assistance Frinel Joseph, l’un des deux membres sans droit de vote au conseil.

Frinel Joseph a dit que «beaucoup plus d’explications» seraient fournies ultérieurement. Le nouveau président du conseil a été sélectionné à l’issue d’un accord entre les sept membres ayant un droit de vote au sein de l’organe, et non d’une élection interne comme prévu. «Ce matin on a placé les urnes, l’isoloir pour rien», s’est excusé Frinel Joseph. «Mais surtout ce qui est important, c’est que la majorité a été bien dégagée (…). Ça peut arriver qu’il y ait changement de plan, mais c’est surtout important (…) que le changement de plan donne le même résultat».

Élections «transparentes»

«Et le résultat c’est que, Mesdames et Messieurs, nous avons aujourd’hui mardi 30 avril un président bien connu au sein du conseil présidentiel, qui va coordonner le conseil selon l’accord qui a été trouvé entre les différentes entités», a-t-il poursuivi. Edgard Leblanc Fils a affirmé que le conseil s’échinerait à prendre les décisions qui permettraient l’organisation d’«élections transparentes, crédibles, non contestées».

Aux termes de l’accord qui a permis sa création, le mandat de l’organe devra prendre fin, au plus tard, le 7 février 2026. Ses membres doivent nommer «rapidement» un Premier ministre ainsi qu’un gouvernement «inclusif». Il aura fallu plusieurs semaines de négociations complexes, marquées par des revirements, pour que le conseil voie le jour. En cause, des désaccords entre les partis politiques et les autres parties prenantes, mais aussi avec le gouvernement sortant.

Haïti pâtit depuis des dizaines d’années d’une instabilité politique chronique. Mais fin février, les gangs, dont la violence ravageait déjà des pans entiers du territoire, ont lancé des attaques coordonnées contre des sites stratégiques, disant vouloir renverser l’ex-Premier ministre Ariel Henry. Ce dernier, nommé quelques jours avant l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse, était fortement contesté.

Le 11 mars, le même jour où se tenait une réunion entre Haïtiens et plusieurs organisations et pays comme les États-Unis, il a annoncé qu’il allait démissionner pour laisser la place à un conseil de transition.

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