Le député Frantz Gumbs s’exprime sur la situation en Haïti

En quoi consiste le Groupe d’amitié France-Haïti ?

Les groupes d’amitié ont pour but de tisser des liens entre les parlementaires français et leurs homologues étrangers, ainsi que les acteurs de la vie politique, économique, sociale et culturelle. Les groupes d’amitié peuvent organiser des auditions ou des rencontres à Paris, ainsi que des missions auprès du parlement homologue et de réceptions de délégations parlementaires étrangères. Le groupe d’Amitié France-Haïti a ceci de particulier que nous n’avons pas d’homologues, puisqu’il n’y a pas de parlementaires actuellement élus en Haïti. J’ai souhaité faire partie de ce groupe compte tenu de l’importance de la diaspora haïtienne à Saint-Martin.

Selon vous, quelle forme pourrait prendre une aide de la France à Haïti ?

L’histoire coloniale et post-coloniale de la France en Haïti est longue et dense. Il en reste encore aujourd’hui des stigmates culturels (francophonie…), administratifs (code civil…), économiques (la dette…). Une si ample histoire commune ne peut être évacuée ni minimisée.

L’aide que l’on peut apporter à Haïti peut prendre des formes variées qui répondent à des besoins évidents et exprimés sans constituer de l’ingérence. Fournir des médicaments et du matériel médical aux hôpitaux, contribuer aux dispositifs de traitement de l’eau, former des juristes, des comptables, des ingénieurs ou des enseignants, autant d’actions utiles aux Haïtiens pour leur faciliter le retour à une certaine normalité, une tâche complexe qui doit être menée, d’abord par les Haïtiens. La principale difficulté est de s’assurer que l’aide bénéficie à ceux qui en ont le plus besoin.

Saint-Martin a-t-elle un rôle à jouer pour sa voisine Haïti ?

L’île de Saint-Martin c’est environ 80 000 habitants. Haïti c’est plutôt de l’ordre de 12 millions d’habitants. Compte tenu de la disproportion des situations, je ne vois pas quelle action efficace les gouvernants de notre île pourraient avoir, sauf à verbaliser notre solidarité avec le peuple haïtien. Par contre, j’ai eu à constater combien la fibre patriotique était vivace chez les Haïtiens de la diaspora. Nombre de jeunes haïtiens ou de personnes d’ascendance haïtienne ont fait des études solides et sont des professionnels confirmés. Ils souffrent avec «leur mère patrie», et je ne doute pas que chaque fois que possible, ils sont prêts à apporter leur contribution à la (re)construction de ce pays.

Les relations entre Haïti et la France sont complexes. Le sujet de la dette revient sur la table. Quelle est votre vision de cette question ?

Aucun des interlocuteurs haïtiens, de l’intérieur ou de la diaspora, n’ont évoqué ce sujet comme une question prioritaire. La préoccupation centrale, aujourd’hui, est celle de l’insécurité qui n’a cessé de s’aggraver depuis 2021, avec en corolaire l’effondrement des institutions et une économie de plus en plus affaiblie. Mais je ne doute pas que la question de la dette est toujours présente en arrière-pensée et reviendra sur le devant de la scène à la première occasion. Je suppose que la France en est consciente.

 

À la suite du courrier adressé au ministre, le groupe a été reçu par par la secrétaire d’État chargée du Développement et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou. Cet entretien a été très informatif, indique le député sans préciser la teneur des échanges.  

 

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