le dragage des chenaux demeure un problème majeur

Plusieurs homardiers sont arrivés à quai lundi avec leurs premiers débarquements dans la Péninsule acadienne, la baie de Miramichi et Escuminac.

Bien que la plupart des pêcheurs semblent satisfaits de leurs premières prises, le dragage du chenal à certains quais demeure une préoccupation majeure. Les bateaux doivent entrer et sortir des quais en fonction des marées.

C’est le cas du moins à Grande-Anse et Anse-Bleue dans la Péninsule acadienne. C’est toujours le cas au quai de Tabusintac, mais ce n’est qu’une question de temps avant que les travaux soient exécutés là-bas. Dans leur cas, on parle du 13 mai.

Dimanche matin, au départ à 6h, Pierre Godin et son équipe sont restés pris dans le chenal au quai de Grande-Anse. «Il y avait beaucoup trop de sable. La marée était juste basse à 8h30. On n’a pas pu sortir à 6h.»

«Il n’y a personne qui vient creuser ici, mais sûrement que ça va se faire un jour», souhaite l’homme de pont. Chaque année, c’est comme ça. Il faut jouer avec les marées.»

Lundi matin, les sept bateaux du quai de Grande-Anse ont dû sortir plus tard en fonction de la marée. À moins d’avis contraire, ce sera ainsi durant toute la saison de pêche.

«Avec les millions $ qu’ils ont eus, on va souhaiter qu’ils vont en déposer un p’tit peu à Grande-Anse», dit l’homme de pont, en faisant référence au dernier budget proposé par les libéraux de Justin Trudeau qui accordent 463,3 millions $ sur trois ans pour réparer et entretenir les ports pour petits bateaux.

À la pêche, tout comme dans la vie, il y a des hauts et des bas. C’est le cas de Christian Landry n’a pas connu un bon départ. «La première journée, ç’a été très mal pour moi. Mon moteur de bateau a manqué. Il me reste encore la moitié de mes trappes à pêcher. C’est supposé être réparé aujourd’hui pour sortir demain.»

Il a en mains «un vieux bateau et un vieux moteur. Chaque année, il y a un morceau qui casse. Ç’a adonné que c’était aujourd’hui», déplore-t-il.

Tout comme leurs voisins, l’accumulation de sable près du quai cause aussi des problèmes aux pêcheurs d’Anse-Bleue. «Aujourd’hui la mer était basse. Les gars étaient obligés d’attendre pour entrer au quai. Moi ils n’ont pas pu me haler parce qu’ils ne pouvaient pas me rentrer. J’ai attendu deux heures et demie au large», affirme Christian Landry.

Selon le pêcheur, le dragage du chenal n’a pas été réalisé depuis quelques années à Anse-Bleue, soit depuis la mise en œuvre des travaux.

Un peu plus loin sur le même port, Sébastien Landry fait la même remarque. Le niveau d’eau est bas à l’entrée, et sortie, des bateaux. Lundi matin, il n’a pu rentrer à son port d’attache avant 10h.

«Il manque beaucoup d’eau et tous les quais semblent avoir le même problème, énonce-t-il. J’ai un gars qui a manqué au large. Je voulais l’apporter ici, mais je ne pouvais pas le rentrer au quai.»

«Je ne sais pas ce qui se passe au gouvernement et comment ils choisissent, mais vraiment il y a un sérieux manque et ça commence à être un enjeu sécuritaire», constate-t-il.

Une bonne pêche

«Pour la première journée, c’était une bonne pêche. Le homard est de bonne grosseur et de bonne qualité», déclare M. Lyndon Coombs, en faisant remarquer que le précieux crustacé est bien rempli de chair.

«C’était vraiment beau ce matin. J’espère que le reste du printemps sera pareil», exprime le père de famille de Pokeshaw qui pêche avec ses deux filles, Leila et Tamy Coombs, au quai de Grande-Anse.

Le pêcheur de 40 ans d’expérience indique que les deux dernières saisons n’ont pas été bonnes et que la température était «misérable». «Si tu n’as pas de beau temps, tu n’as pas d’homards», observe-t-il. À son avis, si l’eau est trop froide, le homard n’est pas intéressé par la nourriture dans le casier du pêcheur.

Reste à voir maintenant combien les pêcheurs recevront la livre pour leur homard.

«Personne ne sait, lance Sébastien Landry. Je pense que c’est le seul emploi que tu commences à travailler et que tu ne sais pas combien tu vas gagner.»

Idéalement, il faudrait selon lui que les pêcheurs reçoivent au moins 9$ la livre. «Tu peux le faire en bas de ça, mais tu arrives kif-kif.»

En fait, les dépenses relatives au prix de l’essence, les appâts, les rénovations du bateau coûtent plus cher.

«Toutes les fois qu’un mécanicien vient, c’est 1000$. Tout le reste monte», signale-t-il en parlant entre autres de la nourriture.

En mai 2023, les pêcheurs de la zone 23 ont pu compter sur un prix d’achat oscillant entre 7$ et 7,50$ la livre.

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