Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé avoir signé un accord avec les autorités maliennes en vue d’apporter 120 millions de dollars de fonds d’urgence au pays du Sahel. Le gouvernement aux mains des militaires a des difficultés pour financer sur les marchés sa dette publique.
L’accord doit encore être validé par le conseil d’administration du Fonds, décision qui devrait intervenir dans les prochaines semaines.
Cette aide intervient dans le cadre du Guichet pour les chocs exogènes du FMI, qui lui permet d’accorder rapidement des financements aux Etats dont les économies sont particulièrement touchées par les chocs mondiaux.
L’institution en a profité pour publier l’article IV pour le Mali, un état des lieux de l’économie du pays, fragilisé par les affrontements avec des groupes rebelles, à dominante touareg, dans le nord du pays, ainsi que des groupes djihadistes.
Difficulté à trouver des financements du coté de l’Union économique et monétaire ouest-africaine
Mais l’économie malienne a notamment profité de la hausse des prix des matières premières, en particulier le coton et l’or, voyant son PIB progresser de 4,4% l’année dernière, avec une inflation qui est retombée à 2,1%, contre 9,7% en 2022.
Les autorités de Bamako ont surtout des difficultés à se financer depuis le putsch, au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). La procédure d’urgence du FMi permet de rétablir une balance des paiements négative.
Le FMI s’attend cependant pour cette année à un léger ralentissement de la croissance, qui devrait atteindre 3,8%, notamment du fait des nombreuses coupures de courant dans le pays mais aussi de la fin de la mission Minusma des Nations unies, dont les autorités maliennes ont exigé le départ.
« Les principaux risques (pour l’économie malienne) incluent les coupures de courant, les défis en terme de sécurité, la stabilité financière, un besoin grandissant de financements publics, la volatilité des prix des matières premières au niveau mondial, le resserrement des conditions financières mondiales et le réchauffement climatique », a détaillé la cheffe de mission du FMI dans le pays, Wenjie Chen, citée dans le communiqué.
Le FMI appelle notamment les autorités à élargir la base imposable, supprimer les exemptions fiscales existantes et renforcer les revenus issus des douanes, afin de favoriser une meilleure stabilité des finances publiques.
Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont promis de reprendre le contrôle de l’intégralité du territoire national et ont rompu leur partenariat militaire avec la France pour se tourner vers la Russie.
Après avoir exigé le départ de la Minusma, les militaires au pouvoir ont remporté une victoire de prestige en s’emparant en novembre de la ville de Kidal (nord), bastion des groupes séparatistes à dominante touareg désormais affaiblis.
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Les forces du régime multiplient les opérations dans le centre et le nord du Mali, au prix de nombreuses victimes civiles selon des ONG et défenseurs des droits humains, mais les jihadistes continuent de mener des attaques régulières contre l’armée et les populations, jusque dans les environs de la capitale Bamako, située dans le sud du pays.
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