Le Ghana de haut en bas, entre soif de l’or et soif tout court

Si la fièvre de l’or est aussi vieille que l’Homme et son exploitation millénaire dans l’Ouest du Ghana, elle a pris depuis une vingtaine d’année des proportions catastrophiques, avec l’importation de techniques mécanisées toujours plus efficaces et plus destructrices.

Une économie de la survie faite d’extractivisme sauvage

Le pays a déclaré 80 tonnes d’or extrait en 2021, dont plus de 30 % proviendraient des galamsey, des mines artisanales illégales où travaillent un million de personnes, au risque de leur vie.

Comme autour de Huni Valley, tout près de la Côte d’Ivoire dans cette région que les premiers colons avaient baptisé “la Côte d’Or”. Cette économie de la survie, faite d’extractivisme sauvage, y exploite les hommes et les ressources avec une même frénésie. En faisant des ravages : déforestation, dégradation des terres et pollution des cours d’eau… Autant de dégâts qui compromettent la santé et l’alimentation des habitants de la région, alors que le gouvernement ghanéen a fait récemment passer des lois ouvrant l’exploitation minière dans les réserves forestières.

Mais pendant que les uns exploitent la terre en la détruisant toujours davantage, à l’autre bout du pays, dans la région subsahélienne près du Burkina-Faso, d’autres tentent de la réparer. En plantant des arbres.

Au Nord-Est du Ghana, depuis bientôt 10 ans des villageois appliquent des techniques d’agroécologie pour faire reculer le désert, et assurer leur subsistance, tout en s’adaptant au changement climatique. Comme dans les campagnes arides autour de Yendi, où les fermiers se sont unis pour planter 1,5 million d’arbres en quatre ans (avec l’aide de l’ONG britannique TreeAid) selon la pratique de la RNA, pour “régénération naturelle assistée”.

Une pratique ancienne remise à jour, il y a une quarantaine d’années par l’agronome australien Toni Rinaudo, et promue depuis dans des dizaines de pays d’Afrique et d’Asie (où elle a fait ses preuves), à base d’élagage pour reboiser des milieux dégradés en stimulant la repousse des arbustes déjà présents.

Ici, grâce à la végétation, l’eau est revenue toute l’année dans la rivière Daka, dont dépendent les villageois. Et les arbres fruitiers récemment plantés portent déjà des fruits, permettant aux habitants d’en travailler et revendre les produits. Ou comment aider la nature à aider les gens.

Pressé dans un simple mouchoir, le mercure laisse apparaître un agrégat de poussières d'or 2
Pressé dans un simple mouchoir, le mercure laisse apparaître un agrégat de poussières d’or 2

© Radio France – Giv Anquetil

Les pierres sont broyées pour donner un sable qui sera ensuite passé à l'étape suivante pour en extraire l'or
Les pierres sont broyées pour donner un sable qui sera ensuite passé à l’étape suivante pour en extraire l’or

© Radio France – Giv Anquetil

Équipe

Reportage : Giv Anquetil
Traduction : Justice Baidoo
Montage : Karen Dehais
Réalisation : Maria Pasquet

Programmation musicale

  • King Ayisoba – « Modern Ghanaians »
  • E.L – « One Ghana (For Your Pocket) »
  • Gérald Toto, Lokua Kanza & Richard Bona – « Ghana blues »

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