Le Ghana lance le programme « Feed Ghana » pour renforcer la souveraineté alimentaire

(Agence Ecofin) – Le Ghana reste fortement dépendant des importations alimentaires, qui se sont élevées à 2,5 milliards $ en 2024. Avec « Feed Ghana Programme », le gouvernement entend réduire la dépendance aux importations alimentaires et créer des emplois dans les filières agricoles et agro-industrielles.

Le président ghanéen John Mahama a procédé, le samedi 12 avril 2025, au lancement officiel du « Feed Ghana Programme », une initiative gouvernementale visant à stimuler la production agricole nationale, réduire la dépendance aux importations alimentaires et créer des emplois dans les filières agricoles et agro-industrielles.

Présenté comme un cadre stratégique global, ce programme regroupe l’ensemble des projets et interventions en matière d’agriculture. Il s’appuie sur quatre axes majeurs : l’augmentation de la production alimentaire, la promotion de pratiques agricoles modernes, le renforcement des infrastructures rurales et le développement de zones agro-industrielles dans toutes les régions du pays.

L’une des dimensions clés du programme consiste à mobiliser les communautés, les ménages et les institutions autour de la production agricole. Le gouvernement prévoit notamment d’inciter les familles à cultiver des légumes comme la tomate, le piment ou l’aubergine, afin de réduire les dépenses alimentaires des ménages et accroître l’autonomie locale.

Le chef de l’Etat a également annoncé que les établissements scolaires disposant de terres seront encouragés à cultiver des produits vivriers et à pratiquer l’élevage. « Toutes les écoles ayant des terres disponibles seront appelées à les utiliser à des fins agricoles : culture de légumes pour améliorer les repas des cantines scolaires, et élevage de vaches, chèvres ou moutons pour fournir de la viande aux élèves », a déclaré le président Mahama. Il a souligné que cette approche contribuera à compléter le programme national de cantines scolaires et à valoriser l’agriculture comme choix de carrière chez les jeunes.

Ce lancement intervient dans un contexte où le Ghana reste fortement dépendant des importations alimentaires, qui se sont élevées à 38,9 milliards de cedis en 2024 (2,5 milliards $). Les céréales, les huiles, la viande, le sucre et le poisson représentent ensemble plus de 53% des importations alimentaires du pays. Toutefois, des signes d’amélioration sont perceptibles : l’inflation alimentaire a reculé à 26,5% en mars 2025 contre 28,1% en février, après une longue période de hausse entamée en septembre 2024.

Conscient des enjeux, le gouvernement Mahama a fait de la souveraineté alimentaire une priorité nationale. Dans le cadre du budget 2025, une enveloppe de 1,5 milliard de cedis a été allouée au secteur agricole dans le cadre du Programme de transformation économique (AETA). Feed Ghana Programme y occupe une place centrale, aux côtés du Projet de développement des céréales du Ghana, du projet de développement des légumes et de l’initiative « Nkoko Nkitinkiti ».

Charlène N’dimon


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