Le Ghana Médiateur Entre AES et Cedeao au Sahel

Le Ghana peut-il réunir AES et Cedeao ? Une tournée au Sahel dévoile des enjeux majeurs : terrorisme, économie, et plus encore. Que va-t-il se passer ?

Au cœur d’une région tourmentée par les crises, un homme tente de jouer les équilibristes. Le président ghanéen a bouclé une série de visites stratégiques dans trois pays du Sahel, marqués par des juntes militaires et une rupture avec un grand bloc ouest-africain. Entre lutte contre le terrorisme et ambitions économiques, cette tournée soulève une question brûlante : le Ghana peut-il devenir le pont qui relie des voisins divisés ?

Une Mission de Médiation dans un Sahel en Crise

Le périple du président ghanéen s’est achevé dans la capitale burkinabè, après des étapes au Mali et au Niger. Objectif affiché : convaincre ces nations, désormais unies sous une confédération naissante, de renouer avec une organisation régionale qu’elles ont quittée en début d’année. Cette initiative intervient dans un contexte tendu, où les relations entre les deux entités se sont refroidies suite à des désaccords profonds.

Un Contexte Géopolitique Explosif

La fracture entre ces trois pays et leur ancien bloc régional a pris racine après un coup d’État au Niger en juillet 2023. Les menaces d’intervention militaire et les sanctions économiques qui ont suivi ont poussé ces nations à claquer la porte, formant leur propre alliance. D’après une source proche, elles reprochent à leur ex-organisation un manque de soutien face aux violences qui ravagent leurs territoires.

Leur nouvelle confédération, baptisée **Alliance des États du Sahel (AES)**, ambitionne de redéfinir les règles du jeu dans une région stratégique. Mais cette indépendance affichée n’efface pas les défis : insécurité galopante et isolement économique menacent leur stabilité.

Le Ghana, un Acteur Clé dans la Région

Face à ce tableau, le président ghanéen mise sur une diplomatie pragmatique. Lors de ses rencontres avec les leaders des juntes, il a martelé un message clair : la coopération reste possible. Au Mali, il a évoqué un espoir de compromis, tandis qu’au Niger, il a plaidé pour une reconnaissance mutuelle entre les deux blocs.

Il est encore possible de trouver un terrain d’entente.

– Déclaration lors de la visite au Mali

Au Burkina Faso, les discussions ont porté sur des enjeux concrets : renforcer les liens bilatéraux et mutualiser les efforts contre une menace commune. Car au-delà des querelles politiques, un fléau unit ces nations : le terrorisme, qualifié de « cancer » par le dirigeant ghanéen.

Le Terrorisme : Une Lutte Commune

Le Sahel est depuis des années un théâtre d’affrontements violents. Groupes armés et insurrections jihadistes déstabilisent les gouvernements, forçant les populations à vivre dans la peur. Pour le président ghanéen, la solution passe par une solidarité régionale renforcée.

  • Coopération militaire pour contrer les attaques.
  • Partage d’informations entre les États.
  • Mobilisation de ressources pour sécuriser les frontières.

Mais cette lutte ne peut réussir sans une base économique solide. C’est là que le Ghana joue une carte maîtresse : son accès à la mer.

Un Atout Économique Stratégique

Pour des pays enclavés comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso, l’accès aux ports ghanéens représente une bouffée d’oxygène. Le président a promis de faciliter le transit des marchandises via les corridors maritimes de son pays, une aubaine pour des économies étouffées par leur géographie.

Nos installations portuaires sont à disposition pour fluidifier les échanges.

– Propos tenus lors de la visite au Mali

Cette ouverture ne se limite pas aux biens. La libre circulation des personnes est aussi dans la ligne de mire, un projet qui pourrait redynamiser les relations humaines et commerciales dans la région.

Un Rôle de Médiateur Ambigu

Avant de sillonner le Sahel, le président ghanéen a consulté un homologue ivoirien, figure influente dans le bloc régional. Ce dernier l’a encouragé à endosser ce costume de médiateur, malgré des relations tendues avec les pays de l’AES. Une position délicate, mais qui pourrait porter ses fruits.

Car les enjeux dépassent les simples frontières. La rupture entre l’AES et son ancien bloc a des répercussions sous-régionales, voire internationales. Certains observateurs y voient une opportunité pour le Ghana de s’imposer comme un leader discret mais efficace.

Les Défis d’une Réconciliation

Réunir des parties aux intérêts divergents n’est pas une mince affaire. Les trois pays de l’AES affichent une méfiance envers leur ancienne organisation, accusée d’être sous influence étrangère. Cette défiance complique les efforts du président ghanéen.

Pays Problème Majeur Intérêt du Ghana
Mali Insécurité Ports
Niger Sanctions Commerce
Burkina Faso Terrorisme Coopération

Pourtant, des signes encourageants émergent. Les discussions ont été jugées « fructueuses » par les autorités burkinabè, et l’idée d’une collaboration économique séduit. Reste à savoir si ces bonnes intentions survivront aux tensions politiques.

Vers un Nouveau Sahel ?

Le pari du président ghanéen est audacieux. En tendant la main à des nations en quête d’autonomie, il pourrait redessiner les alliances dans une région en pleine mutation. Mais le chemin est semé d’embûches : rivalités, méfiance et défis logistiques restent des obstacles majeurs.

Une chose est sûre : cette tournée marque un tournant. Que ce soit par la lutte contre le terrorisme ou par l’ouverture économique, le Ghana se positionne comme un acteur incontournable. La suite dépendra de la capacité des leaders à transformer les paroles en actes.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Le Ghana peut-il vraiment changer la donne au Sahel ?

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