Le Ghana se rêve en exportateur de mobilier, en attendant la normalisation de la qualité

Que manque-t-il au Ghana pour devenir un exportateur de mobilier ? L’industrie, notamment au niveau de la chaise plastique, y est croissante, mais elle ne répond pas aux normes internationales. C’est ce qu’a conclu une étude publiée en avril. Un rapport que certains experts espèrent être le premier pas vers une augmentation de la qualité de production, pour faire entrer le Ghana dans une nouvelle ère économique.

De notre correspondant à Accra, 

Aucune des 20 chaises plastique testées ne répond à l’ensemble des exigences de sureté. Voici, en résumé, le résultat d’une étude publiée en avril 2024 et dirigée par l’autorité de normalisation du Ghana. « Toute personne qui utilise du mobilier est en danger », conclut le professeur Alex Dodoo, directeur général de cette entité. L’étude traite principalement des chaises en plastique, mais il s’agit surtout d’un indicateur, ajoute-t-il. « Trop d’alertes nous parviennent. La prochaine étape, c’est donc de tester d’autres mobiliers, des tables, d’autres chaises, surtout celles utilisées par les enfants », précise encore Alex Dodoo.

En 20 ans, l’industrie de la chaise plastique au Ghana a bien grandi : d’un seul fabricant dans les années 2000, ils sont plus de 50 aujourd’hui. Mais une expansion hors de tout cadre normatif. « Les fabricants ont été surpris d’apprendre que le mobilier doit répondre à certaines exigences. Il y a un manque de connaissances quant aux risques concernant les repose-bras, les dossiers de chaise, regrette le professeur Alex Dodoo. Et, plus important encore, que les tests de mobiliers doivent être exhaustifs, pour des raisons de santé, de sécurité et environnementales. Les fabricants nous ont dit : « On le sait bien, mais on n’a pas de tests à faire pour cela ». Ce à quoi nous leur répondons : « Si, vous devez faire des tests ». »

Exporter le mobilier ghanéen

Améliorer la qualité des meubles fabriqués au Ghana, c’est la mission du Centre de test pour le bois et l’ameublement. Créée en 2018, l’institution a reçu une première accréditation internationale quatre ans plus tard. « C’est le premier test de ce genre à exister au Ghana. Certains fabricants de mobiliers peuvent ne pas être au courant de notre existence, donc notre mission est de leur faire savoir ce qu’il se passe vraiment : s’ils produisent du mobilier, qu’ils nous contactent, et nous les assisterons », presse Francis Wilson Owusu, un des chercheurs en chefs du centre.

Tester pour améliorer la qualité, et enfin, exporter : voici l’objectif affiché de l’autorité de normalisation du Ghana.

Ce processus, selon le professeur Alex Dodoo, a déjà été observé dans d’autres secteurs au Ghana comme l’eau, les sodas ou d’autres boissons locales. « Le niveau de produits de basse qualité a baissé, et le nombre de produits de très bonne qualité a augmenté, ces 10-15 dernières années, assure-t-il. Donc, pour nous, nous commençons notre révolution industrielle aujourd’hui. Et nous commençons, comme tout le monde, par la fabrication de nos produits. Cela va donc prendre du temps pour que nous rattrapions notre retard. »

Prochaine étape pour les testeurs : faire passer une loi au Parlement afin de contraindre les fabricants de mobilier à respecter les normes et, ainsi, espérer accéder au marché européen.

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