Le gouvernement dans l’eau chaude 

Rebondissements inattendus cette semaine dans le dossier de la révision de la politique 713, alors que le ministre de l’Éducation du Nouveau-Brunswick, Bill Hogan, s’attaque au conseil d’éducation d’un district scolaire anglophone en menaçant de le dissoudre devant les tribunaux.

Le conseil d’éducation du District scolaire anglophone Nord Est (DSAE) avait emboîté le pas à plusieurs autres conseils d’éducation, districts, associations LGBTQ+, parents, enseignants et élus qui manifestent leur mécontentement depuis plusieurs mois.

Ceux-ci défient le gouvernement dans cette politique jugée anticonstitutionnelle, qui rend obligatoire l’encadrement de l’identité des genres dans les écoles, notamment en obligeant les jeunes à demander l’autorisation des parents pour utiliser le pronom de leur choix à l’école.

Pour les enfants issus de la communauté LGBTQ+ qui n’ont pas le soutien de leurs parents, cette politique peut avoir des répercussions majeures sur le développement social de ceux-ci, témoignent plusieurs mécontents.

Le ministre Bill Hogan s’en prend au DSAE sous prétexte qu’il utilise des fonds publics pour financer sa poursuite contre le gouvernement dans cette affaire.

De l’autre côté, les défendeurs des enfants stipulent qu’ils n’auraient pas besoin de toucher à cet argent s’ils ne devaient pas défendre les droits des enfants contre leur propre gouvernement.

Ce qui est dérangeant dans cette histoire, c’est le désir de M. Hogan de faire taire ceux qui ne partagent pas ses idées. Ce règne par la peur et les menaces n’a pas sa place dans un gouvernement démocratique tel que le nôtre et les actions de notre ministre sont tout à fait déplacées, selon des militants.

Il est vrai que la société néo-brunswickoise n’est pas là pour se modeler aux croyances de son ministre, c’est le ministre qui doit se modeler aux besoins de son peuple, aux désirs et aux demandes qui lui sont partagées.

Ces attaques envers les défenseurs des droits des enfants démontrent un problème bien plus pernicieux que celui de la politique 713, mais celui d’un gouvernement qui agit de façon à faire taire et à menacer ceux qui ne partagent pas ses idées.

Que l’on soit d’accord ou non avec cette politique, n’avons-nous pas le droit d’en discuter sur la place publique, de défendre ce en quoi nous croyons, sans avoir peur d’être intimidés par nos propres élus?

N’est-ce pas en ayant des débats d’idées que nous arriverons à un consensus social sur des questions aussi profondes que celles de l’identité des genres dans nos écoles?

Il est triste de constater que même ici, la liberté d’expression est un concept fragile qui ne tient qu’à un mince fil, surtout lorsqu’il est question de l’éducation de nos enfants.

Je crois que les décisions qui seront prises par nos juges impartiaux dans ces importants débats auront des conséquences sans précédent sur l’ingérence gouvernementale dans les dossiers débattus sur la place publique.

Selon le dénouement des événements au cours des prochaines semaines, nous en apprendrons davantage sur ce qui est jugé constitutionnel – ou pas – aux yeux des protecteurs de nos lois fondatrices.

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