Le Groupe de la BAD accorde un don de 46 millions de dollars pour la productivité agricole, la sécurité alimentaire et la résilience du Soudan du Sud – VivAfrik
Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, vendredi 12 juillet 2024 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, un don de 46,2 millions de dollars américains pour soutenir la première phase du Programme de transformation des systèmes agroalimentaires résilients au changement climatique au Soudan du Sud. Ce projet vise à stimuler la productivité agricole, à améliorer la sécurité alimentaire et à renforcer la résilience du pays.
Selon un communiqué diffusé dans le site internet de la BAD, le Soudan du Sud est le troisième pays le plus fragile du monde et le cinquième pays le plus vulnérable au changement climatique. L’agriculture est la principale source de revenus pour environ 95 % de la population du pays et le secteur emploie environ 70,5 % de sa main-d’œuvre. Si 95 % des terres sont propices à l’agriculture, seuls 4,5 % sont actuellement exploités. Les nombreux fleuves et lacs du pays offrent également d’abondantes ressources halieutiques et un potentiel d’irrigation inexploité. Malgré ce potentiel, le Soudan du Sud est confronté à une grave insécurité alimentaire, plus de 7,1 millions de personnes (63,1 % de la population) ayant du mal à accéder à une alimentation suffisante et nutritive. Lors du Sommet Dakar-2 « Nourrir l’Afrique », le Soudan du Sud a présenté un Pacte de livraison pour l’alimentation et l’agriculture afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire pour quatre denrées de base : le sorgho, le riz, le sésame et les produits de la pêche.
Pour Martin Fregene, directeur de l’Agriculture et de l’Agro-industrie à la Banque africaine de développement, « ce programme marque le premier investissement du Groupe de la Banque au titre du Pacte national pour l’alimentation et l’agriculture, que le Soudan du Sud a présenté lors du Sommet Dakar 2 « Nourrir l’Afrique » qui s’est tenu en janvier 2023 au Sénégal. Le Compact vise à contribuer directement à l’augmentation de la production et de la productivité et à l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition, conformément aux stratégies du gouvernement. Il donne la priorité à quatre chaînes de valeur stratégiques avec des objectifs de production clairs sur le sorgho, le riz, le sésame et la pêche ».
Le projet, dont la mise en œuvre est prévue sur six ans, de septembre 2024 à décembre 2030, comprend quatre composantes principales : le déploiement à grande échelle de technologies et de systèmes de production intelligents face au climat ; le renforcement des chaînes de valeur prioritaires des entreprises dirigées par des femmes et des jeunes ; la promotion de solutions numériques de conseil agricole et climatique ; et le développement de compétences professionnelles, techniques et entrepreneuriales afin de créer davantage d’emplois pour les femmes et les jeunes.
« Les activités du programme contribueront à stimuler la productivité et à produire 350 000 tonnes supplémentaires de céréales (riz et sorgho) et 2 450 tonnes de poisson. Elles renforceront les chaînes de valeur agricoles et l’esprit d’entreprise en créant au moins 200 entreprises agroalimentaires supplémentaires, plus rentables pour les femmes et les jeunes », a pour sa part, souligné Themba Bhebhe, responsable du bureau pays du Groupe de la Banque au Soudan du Sud.
Mettant en avant l’impact plus large du programme, il a laissé entendre que « le développement de la numérisation et des compétences professionnelles créera 179 200 emplois directs, dont 50 % pour les femmes et 60 % pour les jeunes. Les résultats combinés du projet permettront d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition et d’accroître les revenus des ménages dans les zones cibles ».
Les interventions du programme seront centrées sur neuf comtés et 32 payams (sous-comités ou districts) dans quatre États : Bahr el Ghazal du Nord, Équatoria oriental, Équatoria central et Jonglei. Ces sites ont été choisis non seulement en fonction de leur potentiel agricole élevé mais aussi à cause des conditions agroécologiques propices, d’une adéquation avec les interventions existantes financées par la Banque dans les pays voisins, de leur accessibilité et des conditions de sécurité. Le programme sera mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, dans le cadre d’un accord de mise en œuvre hybride pour renforcer progressivement les capacités nationales en matière de gestion de projet, lit-on dans le texte officiel.
Les bénéficiaires directs sont estimés à 567 155 personnes, parmi lesquels des producteurs, des transformateurs et des entrepreneurs, y compris des femmes et des jeunes, le personnel des instituts de formation, les vulgarisateurs agricoles et les fonctionnaires du ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire. Le projet cible 50 % de femmes, dont 30 % âgées de 18 à 35 ans.
Ce programme élargit le portefeuille actuel de la Banque au Soudan du Sud, qui passe de 160 millions de dollars à 206 millions de dollars, le secteur agricole représentant environ 60 % du soutien de la Banque au pays.
Moctar FICOU / VivAfrik
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