Afin de vous éclairer sur ces sports moins traditionnels, voire de vous convaincre de leur pertinence, j’ai décidé de faire un tour d’horizon de ces disciplines parfois mal aimées, peu populaires ou incomprises. Que ce soit par leur histoire, leur technicité ou les valeurs que ces sports véhiculent, ils méritent toute notre attention et notre admiration.
Voici donc mon guide de ces disciplines.
L’escalade : une montée en puissance
Présentée pour la première fois aux Jeux de Tokyo 2020, l’escalade sportive a rapidement captivé les spectateurs par son mélange unique de force physique, de stratégie et d’agilité. À Tokyo, ces athlètes n’avaient qu’une chance de médaille avec le combiné des trois disciplines : bloc, vitesse et difficulté. Cette fois-ci, on a fait de la vitesse une épreuve à part entière.
Alannah Yip participera à ses deuxièmes Jeux olympiques.Photo : pool / Mohd Rasfan – Pool
La pratique de l’escalade est devenue si répandue qu’elle dépasse le cadre du loisir. Il suffit de visiter les centres d’escalade pour comprendre que la popularité d’un sport ne se mesure pas seulement par le nombre de compétiteurs, mais aussi par celui de ses simples adeptes. Les Jeux olympiques sont avant tout un spectacle télévisuel, et les images impressionnantes de l’escalade enchantent le public. Il ne fait aucun doute que l’escalade restera un sport olympique majeur pour les années à venir.
Faits intéressants : Je vous recommande vivement de suivre les réseaux sociaux des athlètes canadiens Sean McColl et Alannah Yip. Cette dernière a notamment surmonté une maladie auto-immune qui lui a fait perdre ses cheveux presque instantanément en décembre dernier. Imaginez les émotions qu’elle a dû affronter en même temps que sa quête pour une place aux Jeux.
Le surf : sur la vague la plus intimidante du monde
Autre discipline qui a fait ses débuts à Tokyo, le surf revient à Paris pour captiver une fois de plus les amateurs de sensations fortes. Et lorsque je parle de sensations fortes, je fais référence à ce qu’il y a de plus extrême au programme des Jeux de Paris. Les surfeurs tenteront de dompter la vague la plus féroce au monde : Teahupo’o (se prononce tcho pou
), à Tahiti. Cette vague, dont l’épaisseur est aussi grande que sa hauteur, peut souvent atteindre sept ou huit mètres. Elle se brise sur un récif de corail acéré, à moins de 50 centimètres de profondeur. En bref, il est crucial de ne pas tomber lorsqu’on s’élance sur ces vagues mythiques.
Fait intéressant : Cette vague est si unique sur le circuit international (World Surf League) que plusieurs pays n’ont pas nécessairement choisi leurs meilleurs surfeurs pour ces circonstances particulières. À moins que les conditions soient mauvaises, on n’y verra pas vraiment de manœuvres aériennes, mais plutôt une compétition pour voir qui osera entrer dans ce tube meurtrier le plus tôt possible et risquer le tout pour le tout.
Une épreuve de surf à TahitiPhoto : Getty Images / JEROME BROUILLET
Planche à roulettes : l’art de la rue sur la scène olympique
La planche à roulettes apporte un vent de fraîcheur et d’originalité au programme olympique. Bien que certains puissent juger que ce ne sont pas de véritables athlètes, il faut se rappeler qu’il n’y a pas si longtemps, il était essentiellement illégal de faire de la planche dans de nombreuses collectivités. Cela a contribué à en faire un sport marginal et un peu rebelle, source de jugements négatifs, mais non justifiés.
Si vous doutez encore de la pertinence de la planche à roulettes aux Jeux, j’irais même jusqu’à affirmer que ce sport est celui où les jeunes athlètes doivent apprendre le plus à gérer les échecs. Ils doivent échouer des centaines et des centaines de fois avant de maîtriser une seule nouvelle manœuvre. Arrêtez-vous un instant près d’un parc de planche à roulettes et vous verrez leur détermination. Parfois, recouverts de sang, ils remontent sur leur planche et essaient encore.
La planchiste du Canada Fay De Fazio Ebert lors des Jeux panaméricains de Santiago, en 2023Photo : Getty Images / Ezra Shaw
De plus, c’est l’un des sports les plus accessibles qui soient.
Pour moi, la planche est la meilleure leçon de vie. Les habiletés de ces athlètes dits marginaux vont bien au-delà de la simple force brute que l’on retrouve dans certains sports traditionnels.
Fait intéressant : C’est dans cette discipline qu’on verra la plus jeune athlète canadienne, Faye De Fazio Ebert, âgée de 14 ans.
Le breaking : la danse de la rue sur la scène mondiale
Je vous entends déjà crier haut et fort au scandale de voir le breaking aux Jeux olympiques.
Voyons donc, c’est de la danse!
Voyons donc, ce n’est pas un sport!
Voyons donc, ce n’est pas un sport organisé!
.
Je ne vous juge pas, car ce sont en fait mes propres mots.
Toutefois, j’accepte maintenant que j’ai 50 ans et je reconnais que mon manque d’ouverture pourrait être simplement générationnel. J’ai donc pris le temps de regarder plusieurs compétitions, et force est de constater que si l’on trouve que le breaking n’est pas digne des Jeux olympiques, alors on devrait remettre en question tous les autres sports acrobatiques et artistiques, car celui-ci est le parfait mélange entre les deux.
Faits intéressants : Pour la première fois aux Jeux olympiques, le breaking fera son entrée à Paris. Malheureusement, ce sera sa seule apparition, car Los Angeles 2028 n’a pas choisi de garder ce sport à l’horaire. Le Canada espère remporter cette médaille d’or historique avec son représentant et figure dominante de ce sport, Phil Wizard
Kim. Il vaut lui aussi un détour sur les réseaux sociaux, où son talent et sa créativité captivent les amateurs de breaking à travers le monde.
L’équipe canadienne de dressage lors des Jeux panaméricains de Lima, en 2019Photo : Cealy TetleyTwitter-@Equestrian_Can / Cealy Tetley
Les sports équestres : un partenariat unique
Les sports équestres, présents aux Jeux olympiques depuis 1912, suscitent néanmoins souvent des débats quant à savoir si le cheval devrait recevoir une médaille. Ces disciplines — le dressage, le saut d’obstacles et le concours complet — attirent l’attention d’une certaine élite aristocratique internationale, mais aussi celle de nombreux sceptiques qui remettent en question leur pertinence olympique.
Je ne pourrai pas vous convaincre sur ce point, car je manque d’arguments. Cela dit, vous pourrez me compter parmi les spectateurs pour la première fois, car le concours équestre aura lieu au château de Versailles. Dans cet environnement majestueux, aucun doute, les sports équestres trouvent parfaitement leur place aux Jeux olympiques de Paris et attireront même l’attention des plus grands critiques.
Fait intéressant : On y retrouve l’aînée de la délégation canadienne, Jill Irving, qui a 61 ans.
Le pentathlon moderne : une épreuve historique
Le pentathlon moderne, qui n’a de moderne que le nom, reste peu connu du grand public. Escrime, natation, équitation, tir au pistolet et course à pied : vous vous demandez sûrement d’où vient cette idée de course un peu farfelue. Le pentathlon moderne est en fait un hommage aux compétences variées que devait posséder un soldat idéal au début du 20e siècle. Je dois avouer qu’avec si peu de participants, il est difficile de justifier sa présence à l’horaire olympique. Parfois, il faut savoir avancer et se détacher de nos racines.
Fait intéressant : Le pentathlon moderne a été créé par Pierre de Coubertin, le fondateur des Jeux olympiques modernes.
Le tir : précision et controverse
Personnellement, je préférerais même voir l’ajout des fléchettes au programme à la place.
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