Le Mali devient un théâtre d’influences étrangères : La tolérance zéro de l’Algérie

C’est un tournant sécuritaire majeur : pour la première fois, l’armée algérienne (ANP) a abattu un drone étranger. 

Dans la nuit du 1er avril courant, une unité de défense aérienne du territoire (CFDAT), dans la 6e Région militaire, a détecté et détruit un drone armé de reconnaissance ayant pénétré l’espace aérien algérien de deux kilomètres à proximité de la ville Tin Zaouatine, a indiqué le ministère de la Défense nationale dans un communiqué. 

«Dans le cadre des efforts consentis pour préserver nos frontières nationales, une unité relevant de Défense aérienne du territoire en 6e Région militaire a réussi, dans la soirée d’hier, le 1er avril 2025, vers minuit, la détection et la destruction d’un drone de reconnaissance armé, à proximité de la ville frontalière de Tin Zaouatine en 6e Région militaire, après avoir pénétré l’espace aérien national sur une distance de deux kilomètres», précise la même source. 

«Cette opération de qualité confirme, une nouvelle fois, la grande vigilance et la disponibilité permanente des unités de l’Armée nationale populaire de préserver nos frontières terrestres, aériennes et navales, de toute menace qui porte atteinte à la souveraineté nationale», ajoute le communiqué. Cette opération illustre la tolérance zéro de l’Algérie et sa suprématie militaire face à toute menace transfrontalière, malgré sa posture de pays de paix. 

Cet incident survient dans un contexte de tensions exacerbées au Sahel. Un acte hostile qui renvoie vers la question de la présence militaire étrangère au Mali, laquelle continue de soulever des interrogations sur la stabilité de la région et ses répercussions sur les pays voisins. 

Entre la montée en puissance des mercenaires russes du groupe Wagner, l’intrusion croissante des Emirats arabes unis, le rapprochement entre Bamako et Rabat et, désormais, l’implication de Sadat, une société militaire privée turque, ainsi que la fourniture de drones de Baykar, le Mali devient un carrefour d’intérêts divergents où l’Algérie se retrouve directement concernée. 

Vigilance et réactivité des forces armées algériennes

Depuis le retrait progressif des forces françaises et onusiennes, la junte malienne a consolidé son partenariat militaire avec la Russie, notamment par l’intermédiaire du groupe Wagner, remplacé récemment par l’Africa Corps. 

Ces mercenaires ont été déployés pour soutenir l’armée malienne dans la lutte contre d’autres groupes armés au nord du pays. Cependant, leur présence est source de vives inquiétudes pour l’Algérie, qui redoute un débordement du conflit à ses frontières. 

La récente bataille de juillet 2024 près de Tin Zaouatine, où 47 soldats maliens et 84 mercenaires de Wagner auraient trouvé la mort, illustre la complexité du terrain et les risques d’escalade. 

Le rapprochement entre le Maroc et le Mali suscite également des interrogations quant à ses véritables motivations. Rabat, qui multiplie les initiatives diplomatiques et économiques à Bamako, cherche avant tout à renforcer son influence en Afrique de l’Ouest, souvent au détriment des intérêts algériens. 

De leur côté, les Emirats arabes unis soutiennent discrètement le régime malien, à travers des aides financières et du matériel militaire, jouant un double jeu qui met en péril la stabilité régionale. L’interception et la destruction de ce drone armé confirment la vigilance et la réactivité des forces armées algériennes pour protéger l’intégrité territoriale nationale. 

L’Algérie a toujours joué un rôle clé dans la médiation des conflits maliens pendant plus d’une décennie et n’a cessé de dénoncer l’usage de mercenaires et de drones armés dans la région, perçus comme une menace directe pour la stabilité de la région sahélienne.  M.-F. Gaidi
 

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