Le Mali, le Burkina Faso et le Niger organisent leur premier sommet

Ibrahim Traoré et Assimi Goïta seront reçus ce 5 juillet 2024 par Abdourahamane Tiani

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C’est via un communiqué lu à la radio, jeudi, que les autorités nigériennes ont annoncé la tenue du premier sommet entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. « Notre pays accueille le samedi 6 juillet le premier sommet des chefs d’Etat de l’AES, à savoir le Burkina, le Mali et le Niger ». Le général nigérien, Abdourahamane Tiani, a notamment appelé la population à réserver « un accueil chaleureux » au capitaine burkinabè Ibrahim Traoré et au colonel malien Assimi Goïta, qui seront reçus ce vendredi à Niamey, la capitale du pays. Tous trois ont créé en septembre 2023, l’Alliance des Etats du Sahel (AES).

C’est la première fois que les trois hommes se réunissent depuis leur arrivée au pouvoir par des coups d’État entre 2020 et 2023. Plusieurs rencontres bilatérales avaient toutefois eu lieu.

Au programme de cette rencontre : consolidation de l’alliance, lutte contre le djihadisme

L’AES est pour l’heure une coopération économique et de défense. Elle s’est détachée de la France et a privilégié  les partenariats avec la Russie, la Turquie et l’Iran, qui sont qualifiés de « partenaires sincères ». Mais les trois pays souhaitent consolider leur partenariat. 

Fin juin, le colonel Goïta avait assuré que la coopération au sein de l’AES avait pris « un chemin de non-retour », lors d’une visite à Ouagadougou. Quelques semaines plus tôt, les ministres des Affaires étrangères burkinabè, malien et nigérien avaient « finalisé » à Niamey un projet de texte créant une confédération, que les chefs d’Etat devraient adopter lors du sommet, samedi. Les pays de l’AES, qui utilisent le franc CFA, ont également émis l’idée de créer une monnaie commune à moyen terme.

Début mars, Mali, Burkina et Niger avaient annoncé la création d’une force conjointe antijihadiste dont les contours et les effectifs n’ont pas été précisés. Les trois pays font face depuis des années à une augmentation des attaques djihadistes, en particulier dans la zone dite des « trois frontières », où des groupes liés à Al-Qaïda et l’Etat islamique tuent civils et soldats dans des attaques. Des millions de personnes ont été déplacées.

La relation avec la Cedeao au cœur des discussions ? 

Le sommet aura lieu la veille de celui de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui se tiendra au Nigéria, dimanche 7 juillet. 

Les trois pays ont quitté l’organisation régionale au début de l’année. Les pays membres de la Cedeao n’ont pas soutenu les coups d’État survenus dans les trois pays et n’ont pas hésité à les suspendre de l’organisation et engager des sanctions politiques économiques et commerciales. 

La situation a été davantage tendue avec le Niger. Après le renversement du président Mohamed Bazoum, en juillet 2023, la Cedeao a imposé de lourdes sanctions comme la fermeture des frontières, de l’espace aérien, le gel des avoirs du pays dans les banques étrangères. 

Elle avait également menacé la junte d’une intervention militaire si elle ne réintégrait pas le président Bazoum. Certaines sanctions ont été levées en février dernier,  mais les relations entre certains pays de la régions demeurent compliquées, notamment entre le Bénin et le Niger. 

À écouter : Tensions Bénin/Niger : « La fermeture de la frontière par le Niger bloque le commerce dans la sous-région »

Plusieurs chefs d’Etat ouest-africains ont appelé ces dernières semaines à trouver une solution pour renouer le dialogue entre les deux blocs.  

Fin mai, le nouveau président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye avait jugé possible une réconciliation entre la Cedeao et les trois pays du Sahel, et en juin le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avait appelé les pays d’Afrique de l’Ouest à s’allier à nouveau face à l’expansion du djihadisme.

(Avec AFP)


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