Le Mali quitte l’Organisation Internationale de la Francophonie

Emboitant le pas au Niger et au Burkina Faso : Le Mali quitte l’Organisation Internationale de la Francophonie

Comme prévu par nous la veille, le gouvernement malien a annoncé officiellement ce mercredi son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), moins de deux mois après avoir quitté la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Dans un communiqué adressé à son homologue français, le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale annonce qu’«en vertu de l’article 10 de la Charte de la Francophonie du 23 novembre 2005, le gouvernement malien a (…) acté son retrait» de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), dont le siège se trouve en France. Membre fondateur de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), ancêtre de l’OIF, le Mali affirme avoir démontré à plusieurs reprises son attachement aux valeurs et idéaux de la Francophonie. Cependant, il reproche à l’OIF de «ne pas avoir soutenu les aspirations légitimes» de son peuple depuis le début de la transition politique. Bamako dénonce en effet «une application sélective des sanctions et un mépris pour la souveraineté nationale, des agissements jugés incompatibles avec les principes constitutionnels maliens, notamment la souveraineté de l’État et la défense des intérêts du peuple». La décision des autorités maliennes s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes avec certaines institutions internationales perçues comme alignées sur les intérêts de Paris. Le voisin nigérien a aussi annoncé, par une note verbale datée du 7 mars 2025, sa «décision souveraine» de se retirer de l’OIF, créée en 1970 à Niamey et qui regroupe 93 pays ayant le français en partage. La veille, le Niger et le Burkina Faso avaient eux aussi décidé de quitter l’OIF. L’AES, par cette série de décisions hardies, s’achemine vers de plus en plus de souveraineté et d’autonomie. Cette orientation n’est certes pas facile. Or, elle promet d’éclatantes réussites au bout du parcours. A condition de tenir bon la barre.

Kamel Zaidi

 

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