Publié le 11 juillet 2024
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La junte au pouvoir au Mali a annoncé autoriser à nouveau les activités des partis politiques et des associations à caractère politique, suspendues le 10 avril. « Le gouvernement décide de lever la mesure de suspension qui frappait les partis politiques et les activités à caractère politique des associations », explique un communiqué du conseil des ministres. Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avait décrété la suspension en accusant les partis de « discussions stériles » et de « subversion ». Il avait invoqué le danger que les activités des partis faisaient peser sur un « dialogue » national en cours sur l’avenir politique du pays.
Complot et boycott
Les partis protestaient à ce moment-là contre le maintien des colonels à la tête du Mali après l’échéance de mars 2024, date à laquelle ils s’étaient engagés à céder la place à des civils après des élections. Les principaux partis et ce qu’il reste de l’opposition avaient décidé de boycotter ce « dialogue ».
Le dialogue s’est tenu depuis avec la participation des soutiens du régime et a débouché en mai sur des « recommandations » préconisant le maintien au pouvoir des militaires « de deux à cinq ans » supplémentaires, ainsi que la candidature de l’actuel chef de la junte à une future élection présidentielle.
Depuis, la junte continue à réprimer les voix dissonantes. Les autorités ont écroué depuis fin juin onze présidents de partis et opposants signataires d’une déclaration publiée le 31 mars par leur coalition et appelant la junte à rendre le pouvoir aux civils. Elles les accusent de « complot ».
« Contenir la menace »
Le conseil des ministres assure qu’en suspendant les activités des partis, « le gouvernement a pu contenir toutes les menaces de troubles à l’ordre public qui planaient » sur le « dialogue ». La junte avait aussi argué en avril de la poursuite du combat contre les groupes armés jihadistes et indépendantistes touareg. Le Mali se trouve à présent dans une « phase de mise en œuvre des recommandations du dialogue dans un climat de maîtrise de la situation sécuritaire, politique et sociale », dit le conseil des ministres.
Le régime militaire a déjà signalé qu’il appliquerait les « recommandations » du « dialogue ». Cependant, aucun horizon n’est défini pour des élections. Les militaires s’étaient engagés en 2022 à partir en mars 2024 après des élections, à l’issue de deux années d’une période dite de « transition ». Ils ont manqué à cet engagement pris à l’époque sous la pression de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de sanctions rigoureuses de la part de cette organisation.
Depuis 2022, ils ont multiplié les actes de rupture. Ils ont rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie. Ils ont poussé vers la sortie la mission de l’ONU (Minusma) et dénoncé l’accord signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord, considéré comme essentiel pour stabiliser le pays.
(Avec AFP)
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