Le ministre responsable de la Société d’habitation du Nouveau-Brunswick, David Hickey, veut «transformer» la façon dont le gouvernement finance la construction de logements sociaux alors que la liste d’attente de près de 12 000 ménages ne cesse de s’allonger.
Depuis des années, le gouvernement cherche à construire davantage de logements sociaux, destinés à loger des gens à faible revenu. Il fait cependant face à des obstacles, notamment la difficulté de trouver des terrains où construire ces habitations.
En octobre 2022, le gouvernement Higgs avait promis de construire 380 unités en quatre ans. Cela n’a pas encore été complété, mais 233 logements sociaux sont en voie de construction, selon le ministre Hickey.
Le gouvernement Holt prévoit mettre en chantier 40 nouvelles unités de logement social pendant l’année financière 2025-2026, soit deux unités chacune à Moncton, Saint-Quentin et Campbellton; huit à Fredericton, quatre à Nackawic et 22 à Saint-Jean.
Cela porterait le total de mises en chantier à 132 pour cette année. C’est plus que l’an dernier, quand les mises en chantier se sont élevées à 121.
À l’avenir, le ministre David Hickey espère pouvoir continuer d’atteindre ou de dépasser 100 nouvelles mises en chantier par année. Mais il n’a pas la capacité d’augmenter énormément cette cible, admet-il.
Il veut réviser la façon dont le gouvernement finance ces projets. Il souhaite aussi trouver d’autres moyens d’augmenter la capacité de construction du gouvernement.
«Il faut être sérieux à propos de la façon dont nous finançons les logements sociaux et se demander si continuer de payer tout le prix dès le départ est toujours la bonne façon de le faire», dit David Hickey.
Il évoque l’idée d’une hypothèque payée par le gouvernement, en partenariat avec la Société canadienne d’hypothèque et de logement, pour amortir les coûts d’infrastructure, au lieu de devoir débourser tout l’argent pour ces projets de construction en une seule année.
Selon lui, il faut aussi plus d’employés au sein de la Société d’habitation du N.-B. afin de pouvoir construire davantage.
Pour la députée verte Megan Mitton, il faut construire plus de logements sociaux et abordables en général, par plusieurs moyens.
«Il faut vraiment investir et appuyer les organismes à but non lucratif, les coopératives qui veulent construire des logements abordables, mais qui ont besoin d’aide.»
Elle trouve que la cible de construction du ministre manque d’ambition compte tenu de la longue liste d’attente.
La liste s’allonge
Le nombre de personnes et de familles qui cherchent à avoir un logement public ou subventionné ne cesse de grandir. La liste d’attente se trouve actuellement à 11 908 ménages, une augmentation de 185% depuis 2019, selon le ministre Hickey.
Les gens et les familles qui se retrouvent sur cette liste ne sont pas tous sans abri. Ils habitent parfois dans des habitations inadéquates ou trop dispendieuses pour leur niveau de revenu.
Selon David Hickey, même si le gouvernement est parvenu à loger 866 familles l’an dernier, 1465 ménages se sont ajouté à la liste d’attente pendant la même période. Plus ces programmes de logement fonctionnent, plus les gens sont nombreux à s’y inscrire, selon lui.
Par conséquent, David Hickey juge qu’il deviendra «de plus en plus difficile» d’utiliser cette liste comme un barème de la performance du gouvernement en matière de logement.
«Je pense que le chiffre le plus important que nous devons utiliser, c’est combien de gens nous hébergeons», a dit le ministre en réponse à des questions de la députée progressiste-conservatrice Michelle Conroy cette semaine.
Il a dit qu’il compte loger 800 ménages de plus cette année et augmenter ce chiffre à l’avenir.
Trouver des terrains
Le budget de la Société d’habitation a augmenté d’environ 46 millions $, ou 24%, par rapport à l’argent dépensé l’an dernier.
«On voit l’augmentation pour créer une organisation qui peut bâtir même plus de 100 unités par an. C’est le but, et c’est l’effort qu’on essaie d’atteindre à ce point», dit David Hickey.
Il éprouve toutefois certains des mêmes problèmes que sa prédécesseure Jill Green, qui avait eu de la difficulté à trouver des endroits où construire les logements du gouvernement. Il s’agit de l’un des plus gros obstacles, selon David Hickey.
«Aidez-nous à trouver des terrains, parlez-en avec nous, et nous trouverons une stratégie et une vision pour ces communautés», a-t-il lancé lors d’une réunion de comité législatif cette semaine, en interpellant les municipalités de la province.
Selon lui, la Ville d’Edmundston, par exemple, fait «un très bon effort» pour trouver plus de terrains, et les affiche sur son site web.
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