À l’initiative du Mouvement Préchotins Communaliste (MPC) et du Wozo Nord Caraïbe de PEYI-A, un séminaire a réuni plusieurs dizaines de participants au Carbet pour envisager le municipalisme comme une voie de transformation politique pour la Martinique.
L’objectif de la journée était clair : mieux comprendre les enjeux du municipalisme, partager des initiatives locales, et poser les bases d’une gouvernance plus participative, plus écologique, plus ancrée dans les réalités du territoire.
Un modèle à adapter aux contraintes locales
Le député Marcellin Nadeau, initiateur du séminaire et fervent défenseur de cette approche, a souligné l’importance de repenser les rapports entre les citoyens et les institutions.
On a compris que la fiscalité locale était défavorable aux communes qui respectaient le plus les zones naturelles et agricoles, et plutôt favorables aux communes qui urbanisaient autrement. Ça, il faudra le modifier, effectivement. On voit également, à travers notamment la suppression de la taxe d’habitation, que l’autonomie fiscale des communes est de plus en plus réduite. Donc, c’est des combats qu’il faudra mener au niveau législatif, que je me ferai fort de porter. Mais après, il y a aussi la dynamique municipaliste qui doit s’adapter aux réalités financières, aux contraintes.
En plus des ressources budgétaires, Marcellin Nadeau insiste sur la force du collectif :
Elles s’appuient sur quoi ? Sur la mobilisation des gens eux-mêmes, de manière à répondre à des besoins de solidarité, de respect, d’égalité.
Un rendez-vous incontournable pour celles et ceux qui souhaitent réinventer la gouvernance locale et construire un avenir plus participatif pour notre île à l’image de David.
À ÉCOUTER L’un des participants de ce séminaire
Une mobilisation populaire
Pour d’autres intervenants, comme l’anthropologue et chercheur Philippe Alain Yerro, le municipalisme ne repose pas uniquement sur la capacité financière ou institutionnelle, mais avant tout sur l’engagement populaire.
Pour moi, le municipalisme, le communalisme, c’est la question du patrimoine et les biens communs, c’est-à-dire tous les éléments indispensables à la survie d’un peuple sur un territoire, notre survie sur notre territoire, de quoi avons-nous besoin de manière indispensable. Et ça, ce n’est pas par le haut qu’on va décider de ça. Ma perspective, c’est la mobilisation par le bas, dans les quartiers, dans les communes, pour décider vraiment sur chaque coin de l’île des éléments du patrimoine.
Le séminaire s’est voulu un espace de réflexion collective, où élus, habitants, militants et chercheurs ont pu échanger sur des modèles de gouvernance alternatifs.
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