Le musée d’Angoulême a restitué des pièces archéologiques au Cameroun

Une exposition XXL, qui s’étend sur 800m2 et réunit plus de 40 prêteurs camerounais issus de tous les horizons : chefs politiques, communautaires, et même chefs de guerre. Pour le vernissage de ce vendredi, Gérard Lefèvre, adjoint à la culture d’Angoulême, a fait le déplacement en Afrique pour rencontrer les représentants culturels camerounais.

Parmi les objets rendus : des bijoux, des instruments de musique, des outils, de la sculpture, de la vaisselle d’apparat… Une sélection faite à partir des 300 pièces archéologiques datant du Ier au 18e siècles originaires des civilisations Fali et Sao du nord camerounais entreposées au musée d’Angoulême. « Cette exposition va aborder des cultures variées sur une période historique très large », explique Émilie Salaberry, commissaire partenaire de l’événement et conservatrice au musée d’Angoulême.

« C’est le résultat d’un travail d’une dizaine d’années »

Ces pièces, arrivées en 2011 au musée, proviennent toutes de la collection d’un même homme : l’ethnologue Jean-Gabriel Gauthier. À partir des années 1950 et jusqu’en 2003, il mène des fouilles archéologiques au nord du Cameroun. Il ramène à plusieurs reprises des objets à l’université de Bordeaux afin de les étudier. Ces derniers ne sont jamais rapportés et restent dans son laboratoire.

Quelques années après le décès du chercheur, sa famille récupère les objets et propose de les donner au musée d’Angoulême. Une offre qu’Émilie Salaberry refuse. « Il s’agit de pièces archéologiques sorties du sous-sol camerounais et donc propriété du Cameroun », explique la directrice.

« Aborder des cultures variées et sur une période historique très large  »

Lorsque le musée reçoit la collection, Émilie Salaberry contacte très vite les autorités camerounaises pour leur remettre les objets. « Les questions de restitution du patrimoine n’en étaient qu’à leur début et les procédures prenaient beaucoup de temps, personne ne savait comment faire », précise-t-elle. En attendant une réponse, elle met les pièces en dépôt au musée. En 2012, plus de 200 de ces œuvres sont présentées, accompagnées de l’ensemble des écrits de Jean-Gabriel Gauthier. Douze ans plus tard, les autorités camerounaises la contactent pour organiser le rapatriement de ce patrimoine dans le cadre de la reconnaissance de la propriété nationale de cette collection.

Tout n’est pas encore reparti au Cameroun. Seules les pièces demandées par les autorités sont renvoyées. Dans la deuxième salle Afrique au musée d’Angoulême il est toujours possible d’admirer quelques œuvres. Des calebasses ornées de perles, des pots en terre cuite ou encore des porte-bébés en peau de chèvre.

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.