Le gouvernement provincial a déposé mercredi des modifications à la Loi sur la réglementation des alcools, en vue d’éliminer les barrières commerciales interprovinciales relatives à l’alcool.
Les Néo-Brunswickois pourraient ainsi acheter de l’alcool directement des autres provinces.
Elles élimineraient les limites d’exemption personnelle sur l’alcool pour les personnes qui entrent au Nouveau-Brunswick.
C’est un premier pas dans l’abolition de certaines barrières au commerce entre les provinces canadiennes.
La guerre économique avec les États-Unis et les tarifs douaniers imposés par les Américains sur les produits canadiens ouvre grand la porte à l’abolition, depuis longtemps réclamée, de certaines barrières au commerce entre les provinces.
À cause des enjeux avec notre voisin américain, il y a bien des enjeux qu’on a décidé d’avancer beaucoup plus rapidement
, a affirmé en entrevue, jeudi, le ministre des Affaires intergouvernementales du Nouveau-Brunswick, J. C. D’Amours.
Pour nous, c’est important de montrer à la population que c’est pas seulement des paroles, mais qu’on passe des paroles aux gestes
, poursuit-il. On veut vraiment […] faciliter le commerce entre les provinces.
Les plus petits brasseurs potentiellement désavantagés
Dans l’industrie du brassage de la bière, on entrevoit les avantages.
C’est le fun à entendre
, dit Patrice Daigle, copropriétaire de la microbrasserie O’Creek Brewing, lancée à Moncton il y a un peu moins de deux ans. Si on peut avoir notre bière grandir de marché, c’est bon pour nous et c’est bon pour l’industrie.
Ça pourrait ouvrir d’autres portes pour nous autres, avoir des prix compétitifs aussi pour d’autres provinces, surtout maritimes
, observe-t-il.
Patrick Daigle
Photo : Radio-Canada
Lloyd Chambers, président d’Alcool Artisanal NB, un regroupement de producteurs de bière, de vin, d’hydromel, d’eaux-de-vie et de cidre, s’avance prudemment. Ces changements aux lois qui régissent l’alcool au Nouveau-Brunswick pourraient aider certaines microbrasseries, mais peut-être pas toutes.
Certains de nos plus grands membres pourraient en bénéficier, mais certains de nos plus petits membres pourraient ne pas être intéressés
, a déclaré Lloyd Chambers en entrevue, jeudi.
Pour que ça fonctionne efficacement, il faut que ce soient toutes les provinces
, ajoute-t-il.
Le ministre D’Amours souhaite que le Nouveau-Brunswick mène le mouvement. Nous voulons être avant-gardistes, être un leader pour s’assurer qu’on puisse faciliter la vente de produits et la vente de biens, à travers le pays, à travers les provinces et territoires
, dit-il.

J. C. D’Amours est ministre des Affaires intergouvernementales du Nouveau-Brunswick. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Il fait miroiter de potentiels effets bénéfiques pour l’économie. On veut donner des opportunités à nos entreprises qui, en bout de ligne, vont aussi embaucher des gens pour être capable de travailler dans l’industrie
, déclare le ministre.
Conformément à la loi qui régit la fabrication, la vente, l’entreposage et la consommation d’alcool, tous les produits contenant de l’alcool qui sont importés au Nouveau-Brunswick sont gérés par Alcool NB, qui en assure la distribution dans la province.
D’après le reportage de Kristina Cormier
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