le N.-B. et la N.-É payeront la moitié de la facture

Le gouvernement fédéral a annoncé qu’il financera la moitié des coûts des travaux nécessaires pour protéger l’isthme de Chignecto contre les effets des changements climatiques.

C’est la fin d’une longue période d’incertitudes concernant la protection de l’isthme de Chignecto contre la montée des eaux et les tempêtes.

Les gouvernements du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse ont accepté de payer ensemble la moitié de la facture des travaux à réaliser.

Le gouvernement fédéral assumera l’autre moitié des coûts, par le biais de son Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes (FAAC).

Le projet devrait coûter au total 650 millions $. Fredericton y contribuera à hauteur de 162,5 millions $.

Les travaux consisteront à surélever au moins 13 km de digues qui protègent le passage terrestre entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Ils permettront aussi d’aménager un meilleur réseau d’aboiteaux. Les protections actuelles datent de la fin du 17e siècle.

Le gouvernement fédéral estime que le projet mettra dix ans à se réaliser et que les chantiers débuteront dans la seconde moitié de cette période.

«C’est un projet qu’on aurait dû commencer il y a un an. L’urgence est réelle», fait remarquer le ministre fédéral des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc.

Victoire fédérale 

Il demande depuis deux ans que Fredericton et Halifax paient la moitié des coûts pour la protection de l’isthme de Chignecto, malgré leurs protestations.

En juillet 2023, les gouvernements provinciaux dirigés par des progressistes-conservateurs ont accepté de postuler au FAAC, qui paye au maximum 50% des frais des projets retenus.

Ils ont cependant entamé une procédure devant la Cour d’appel de Nouvelle-Écosse pour obtenir un avis sur la responsabilité du gouvernement du Canada. Ils ont affirmé que celui-ci devait financer la protection de l’isthme de Chignecto en totalité.

«Les gouvernements de Blaine Higgs et de Tim Houston ne voulaient pas finaliser l’entente en rapport avec le FAAC», soutient M. LeBlanc.

Il a lancé un ultimatum au Nouveau-Brunswick et à la Nouvelle-Écosse en septembre. Il raconte que Nathaniel Erskine-Smith, ministre canadien de l’Infrastructure depuis décembre, en a envoyé un autre.

«S’il n’y avait pas eu d’entente formalisée, l’argent aurait été alloué à d’autres projets», rappelle M. LeBlanc.

Il évoque les pressions mises par d’autres provinces sur le gouvernement fédéral afin que le milliard de dollars présent dans le FAAC soient versés.

«Il y avait aussi la pression de l’élection fédérale à venir, indique M. LeBlanc. Pourquoi attendre encore des mois? Le ministère de l’Infrastructure voulait allouer le milliard de dollars du FAAC cette année pour que d’autres projets puissent débuter.»

Inquiétudes provinciales

L’actuelle première ministre du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, a aussi eu des inquiétudes concernant les coûts des travaux pour protéger l’isthme de Chignecto.

«Nous allons avoir une grosse conversation sur qui doit payer pour quoi, a-t-elle déclaré en novembre après une rencontre avec Justin Trudeau. Nous avons vu des projets pour lesquels le gouvernement fédéral a tout payé.»

M. LeBlanc raconte avoir dit à Mme Holt que le gouvernement fédéral souhaite être un partenaire fiable.

«Je me suis engagé à travailler avec les deux gouvernements provinciaux pour que le Canada continue à payer 50% du coût du projet même si on voit que les coûts sont plus importants que prévu dans quelques années», précise-t-il.

Aujourd’hui, Mme Holt se réjouit de la fin de l’incertitude des habitants de l’isthme et des nombreux Canadiens qui dépendent des axes de transports qui s’y trouvent (l’autoroute transcanadienne, une voie ferroviaire et des lignes électriques).

«Ce partenariat avec le gouvernement fédéral et nos voisins de la Nouvelle-Écosse est essentiel pour protéger ce corridor terrestre indispensable», a-t-elle déclaré.

Menace environnementale 

La députée de Tantramar, Megan Mitton, exprime un peu de soulagement au sujet de l’entente.

«Mais j’attends encore des mesures concrètes pour protéger ma communauté, nuance l’élue du Parti vert. Je demande à tous les chefs des partis fédéraux de s’engager à les financer s’ils gagnent les prochaines élections fédérales.»

Elle exprime de la frustration concernant le temps que le Canada et les provinces ont mis à se mettre d’accord.

«Chaque année, nous avons un risque de subir une tempête et des inondations dans ma communauté, s’inquiète-t-elle. Je ne sais pas si nous disposons de 10 ans pour nous en protéger.»

Le chef par intérim du Parti progressiste-conservateur, Glen Savoie, estime que l’entente entre le Canada, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse est un progrès.

«Mais, comme le premier ministre Houston, nous croyons que le processus de détermination de la responsabilité fédérale doit continuer à être exploré», ajoute-t-il.

La Cour d’appel de la Nouvelle-Écosse a mis en délibéré son jugement à ce sujet au début du mois.

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