Assis devant une station-service à Niamey, un pompiste fait signe aux automobilistes de rebrousser chemin. Les réservoirs sont vides depuis plusieurs jours et aucune date de ravitaillement n’a été annoncée. Dans la capitale et plusieurs grandes villes du pays, la pénurie d’essence se traduit par des files d’attente interminables et des véhicules à l’arrêt, faute de carburant disponible.
Une production nationale insuffisante
Le Niger, bien qu’il produise du pétrole, dispose de capacités de raffinage limitées. L’unique raffinerie du pays ne parvient pas à répondre à la demande croissante, obligeant les autorités à suspendre les exportations depuis un an. Actuellement, seuls 25 camions-citernes sont livrés quotidiennement, alors que la consommation nationale nécessite près du double. Face à cet écart, les stations-service peinent à maintenir leurs stocks et les ruptures d’approvisionnement se multiplient.
L’impact de la fin du marché noir
Pendant des années, une grande partie de l’essence consommée au Niger provenait du marché noir, alimenté par des importations clandestines en provenance du Nigeria. Ce commerce parallèle représentait jusqu’à 50 % de l’approvisionnement, en particulier dans les régions frontalières. Cependant, la suppression des subventions au Nigeria a entraîné une flambée des prix et un assèchement de cette source d’approvisionnement. La dépendance à la production nationale s’est ainsi renforcée, mettant en lumière les limites du système actuel.
Des solutions d’urgence face à la crise
Pour faire face à la situation, des importations supplémentaires ont été mises en place. Des stocks d’essence sont actuellement acheminés depuis un port étranger, mais le transport terrestre pose un défi logistique majeur. Le convoi devra traverser des zones à risque, nécessitant des escortes sécurisées pour garantir son arrivée à destination. Par ailleurs, la récente baisse des prix du carburant décidée par les autorités a accentué la consommation intérieure, compliquant davantage l’équilibre entre l’offre et la demande.
Les conséquences de cette pénurie se font sentir dans l’ensemble du pays, affectant la mobilité des habitants et ralentissant certaines activités économiques. Dans l’attente d’un retour à la normale, la pression sur l’approvisionnement reste forte, soulevant des questions sur la capacité du Niger à stabiliser durablement son marché de l’essence.
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