La question brûlante de la souveraineté monétaire embrase à nouveau le Sahel. En déplacement à Moscou, Bakary Yaou Sangaré, le chef de la diplomatie nigérienne, a élevé la voix avec une conviction inébranlable : “La monnaie est le cœur battant de notre souveraineté.” Ces paroles résonnent comme un défi, une affirmation de la nécessité vitale pour le Niger de frapper sa propre monnaie, sceau ultime de son autonomie retrouvée.
Un horizon monétaire dégagé : l’optimisme comme étendard
Balayant d’un revers de main les scepticismes ambiants, M. Sangaré a dépeint un avenir monétaire radieux pour les nations sahéliennes. Citant l’exemple de pays ayant franchi ce Rubicon avec succès, il a martelé que ce rêve d’indépendance n’est pas une chimère, mais un objectif tangible. Le ministre a insisté avec force : malgré les pressions externes, la souveraineté monétaire restera le cap inaliénable du Niger.
Les sanctions, catalyseurs d’une volonté farouche
Ironie du sort, les sanctions économiques qui ont frappé le Niger ont eu l’effet d’un électrochoc, renforçant sa détermination à s’affranchir des liens monétaires existants. M. Sangaré a dénoncé avec véhémence le blocage des avoirs du Niger par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qualifiant cette mesure d’injustifiable, d’embargo inadmissible sur les artères financières du pays. Ces épreuves, loin de lesFragiliser, ont aiguisé leur soif d’émancipation.
L’ombrelle russe : une alliance pour la renaissance monétaire
Dans cette quête d’une nouvelle monnaie, le Niger entrevoit un allié de poids : la Russie. M. Sangaré a souligné le potentiel immense de cette coopération pour concrétiser leur ambition monétaire. Cette alliance stratégique, qui dépasse les simples enjeux sécuritaires, offre aux États du Sahel une assistance précieuse dans leur marche vers la souveraineté, redessinant les contours géopolitiques de la région.
L’UEMOA dans la balance : une redéfinition des alliances
Quant à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), M. Sangaré a clairement indiqué que la poursuite dans cette voie n’est plus une évidence. Dans le contexte actuel de fortes tensions géopolitiques, la position du Niger sera mûrement réfléchie. La volonté de se défaire de toute influence extérieure prédominera dans les futures négociations, guidant leurs décisions comme une boussole.
La CEDEAO, un divorce consommé : l’affirmation d’une identité
Le retrait du Niger de la CEDEAO, effectif depuis janvier, a marqué une étape cruciale dans sa quête d’autonomie. M. Sangaré a souligné que cette décision, bien que douloureuse, était un impératif pour garantir leur souveraineté et leurs droits politiques, un sacrifice nécessaire sur l’autel de l’indépendance.
Un horizon de promesses : vers un avenir maîtrisé
La visite à Moscou s’inscrit comme un jalon majeur dans le rapprochement entre le Niger et la Russie, une coopération qui s’étend désormais bien au-delà des questions sécuritaires. L’ouverture envisagée de l’AES à de nouveaux membres, sous des conditions clairement définies, témoigne d’une volonté d’unité régionale, ancrée dans une ferme adhésion à leurs principes fondamentaux.
La détermination du Niger à forger sa propre destinée monétaire pourrait bien être le catalyseur d’un nouveau paysage économique au Sahel. Malgré les défis qui se dressent sur leur chemin, un avenir où ils seront maîtres de leur destin financier semble désormais à portée de main.
La rédaction
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