Le Niger, le Burkina Faso et le Mali se retirent de l’Organisation internationale de la Francophonie

Le Niger, le Burkina Faso et le Mali, trois pays africains dirigés par des régimes militaires opposés à la France, ont annoncé successivement leur retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) lundi et mardi.

Le Niger et le Burkina Faso ont lancé cette démarche lundi, suivis du Mali le jour suivant. Dans une lettre adressée aux ambassadeurs du pays, le secrétaire général du ministère nigérien des Affaires étrangères, Laouali Labo, a déclaré que « le gouvernement nigérien a pris la décision souveraine de retirer le Niger de l’OIF. »

Ancienne colonie française où le français reste la langue officielle, le Niger est également le berceau de l’OIF, créée en 1970. La porte-parole de l’organisation, Oria K. Vande Weghe, a confirmé cette décision, précisant que « la France avait été informée de cette notification. » Elle a ajouté, dans un entretien sur TV5 Monde, que bien que l’OIF regrette cette décision, elle la respecte, soulignant que l’organisation pourrait être considérée comme un « dommage collatéral » de la situation géopolitique actuelle, tout en restant « près des Nigériens. »

Le Niger avait été suspendu de l’OIF après le coup d’État de juillet 2023 qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum. Certains programmes avaient continué malgré cette suspension, mais l’OIF avait exigé un retour rapide à l’ordre constitutionnel et la libération de Mohamed Bazoum, toujours détenu avec son épouse dans le palais présidentiel. En réponse, les autorités nigériennes avaient suspendu leur coopération avec l’organisation, présidée par la Rwandaise Louise Mushikiwabo.

Quant au Burkina Faso, bien qu’aucune annonce officielle n’ait été faite par les autorités, Oria K. Vande Weghe a confirmé que ce pays avait également entrepris une démarche similaire.

Le Mali a, à son tour, officialisé son retrait mardi à travers une lettre du ministère des Affaires étrangères. « Le Mali ne peut rester membre d’une organisation dont les actions sont incompatibles avec les principes constitutionnels fondés sur la souveraineté de l’État », indique le document. Le Mali avait été suspendu de l’OIF en août 2020, après le coup d’État qui a renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keïta.

Le Mali et le Burkina Faso, anciens territoires coloniaux français où le français demeure une langue de travail, rejoignent ainsi le Niger dans leur retrait de l’OIF. Basée à Paris, l’organisation regroupe désormais 91 États et gouvernements, avec pour mission de promouvoir la langue française, la diversité culturelle et linguistique, ainsi que de soutenir la paix, la démocratie, les droits de l’Homme et l’éducation.

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