le Nigeria dame le pion à l’Algérie, au Bénin… – La Nouvelle Tribune

L’établissement du siège de la Banque africaine de l’énergie (AEB) au Nigeria marque une étape clé pour le financement des projets énergétiques sur le continent africain. Cette décision, annoncée par le ministre nigérian des Ressources pétrolières, Heineken Lokpobiri, souligne l’importance stratégique du Nigeria dans le secteur énergétique africain. L’AEB, une initiative lancée par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO), vise à catalyser les investissements dans les énergies renouvelables et fossiles, tout en promouvant l’innovation et la durabilité.

Le choix du Nigeria, préféré à des concurrents tels que l’Algérie, le Bénin, et le Ghana et la Côte d’Ivoire reflète non seulement ses capacités économiques mais aussi son engagement vers une transition énergétique responsable. Le pays a ratifié la charte de la banque et s’est engagé avec une contribution initiale de 100 millions de dollars, dépassant le minimum requis de 83,33 millions de dollars pour les États membres.

L’AEB se présente comme une réponse à la réduction des financements internationaux pour les projets d’énergies fossiles, notamment en réaction aux décisions prises lors du Sommet mondial sur le climat à Glasgow en 2021, où plusieurs pays développés ont cessé le financement de tels projets à l’étranger sans techniques de capture de carbone. Cela souligne l’urgence pour l’Afrique de développer une autonomie financière en matière d’énergie, surtout à une époque où le continent poursuit son développement tout en ayant un impact minime sur le climat comparativement aux pays avancés.

La banque, qui débutera avec un capital de 5 milliards de dollars, est destinée à une montée rapide en puissance afin de soutenir des projets énergétiques souvent très coûteux. Elle incarne l’ambition de l’Afrique de prendre en main son avenir énergétique, dans un contexte où les promesses financières des pays développés, destinées à compenser les dommages environnementaux qu’ils ont causés, restent souvent non tenues.

Alors que l’Afrique continue de réclamer ces fonds promis, l’installation de l’AEB est perçue comme un jalon crucial pour le continent. Cette initiative est un pas vers plus d’indépendance et pourrait être suivie par d’autres efforts significatifs pour répondre aux besoins colossaux de financement du continent. En effet, le prochain Sommet sur le climat – COP29, prévu en Azerbaïdjan, pourrait être une nouvelle arène de négociations et de décisions cruciales pour l’avenir énergétique et environnemental de l’Afrique.

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