Le Pape supplie les belligérants du Soudan à cesser la guerre

Dans son texte de l’Angélus publié ce dimanche, le Souverain pontife déplore le triste anniversaire de la guerre civile soudanaise qui a tué des centaines de milliers de personnes et provoqué une catastrophe humanitaire dans le pays et exhorte les dirigeants à s’engager sur la voie du dialogue.

Olivier Bonnel – Cité du Vatican

Le 15 avril 2023, les Forces de Soutien Rapide (FSR), puissant groupe de paramilitaires lancent une offensive contre les troupes de l’armée régulière à Khartoum. Le pays bascule alors dans la guerre civile. Les forces armées soudanaises et les FSR s’étaient pourtant alliées pour renverser la dictature d’Omar Al Bachir et les Nations-Unies soutenaient un processus de paix censé déboucher sur une administration civile après des années de dicatature militaire. Deux ans plus tard, le Soudan est le théâtre d’une des plus importantes catastrophes humanitaires contemporaines. 

Dans son texte publié par le Vatican à l’occasion de la prière de l’Angélus ce dimance, le Pape François revient sur «ce triste anniversaire du début du conflit au Soudan, qui a fait des milliers de morts et contraint des millions de familles à fuir leur foyer». Une guerre civile intolérable pour l’évêque de Rome. «La souffrance des enfants, des femmes et des personnes vulnérables crie vers le ciel et nous supplie d’agir, poursuit le Pape, qui renouvelle son appel aux parties impliquées pour qu’elles mettent fin à la violence et s’engagent sur la voie du dialogue, et à la communauté internationale, pour que l’aide essentielle aux populations ne manque pas».

Les civils premières victimes

Cette guerre civile n’a fait que mettre un peu plus à genoux l’un des pays les plus pauvres du monde. Outre des centaines de milliers de morts, les combats ont aussi poussé à l’exode 12 millions de civils, déplacés internes ou dans les pays voisins Tchad, Egypte ou Soudan du Sud. Ces dernières semaines, la guerre s’est intensifiée dans l’Etat du Darfour, à l’Ouest du pays, encore majoritairement tenu par les FSR. Dans cette région, le camp de réfugiés de Zamzam, le plus important du pays est devenu un champ de bataille, contraignant plusieurs ONG comme Médecins Sans Frontières (MSF) de suspendre leurs activités. Ce dimanche 13 avril, les FSR ont annoncé avoir pris le contrôle du camp. 

Les combats au Soudan se poursuivent dans l’indifférence de la communauté internationale. Certaines organisations doivent laisser derrières elles des populations assiégées et affamées. Les Nations unies ont demandé fin février pour financer la réponse à la crise humanitaire soudanaise, à hauteur de 6 milliards de dollars. Dans certaines région du pays, où la guerre se fait moins ressentir, on cherche à néanmoins garder l’espérance en un avenir de paix, comme dans la petite communauté chrétienne de Kosti qui en début d’année a célébré l’ouverture de l’année jubilaire consacrée à l’espérance. 

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