Le parti du vice-président Riek Machar, rival historique du président Salva Kiir, a dénoncé des frappes lundi soir sur une de ses bases militaires près de la capitale Juba, Washington se déclarant « profondément préoccupé » par l’escalade des violences entre les factions rivales.
Un regain de tensions a été observé ces dernières semaines, notamment dans l’État du Haut-Nil (nord-est), qui fragilise de plus en plus l’accord de paix de 2018.
Ce plan de partage de pouvoir, dont de nombreuses modalités n’ont pas été mises en œuvre, a mis fin à une guerre civile qui a fait près de 400 000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018.
Lundi soir, le parti d’opposition SPLM-IO de Riek Machar a déclaré que son cantonnement militaire de Wunaliet, à environ 15 km de la capitale Juba, avait été attaqué.
« Cet acte de provocation constitue une violation de l’accord de paix de 2018 », a déclaré un porte-parole dans un communiqué.
L’armée n’a pas encore confirmé ces frappes, mais les médias locaux ont rapporté qu’il s’agissait de « bombardements intensifs ».
Plus tôt dans la journée, Lul Ruai Koang, porte-parole de l’armée pro-Kiir, avait averti que les forces de Machar dans la région « intensifiaient leurs mouvements » et avaient dépêché une patrouille vers des positions de l’armée « clairement en formation militaire ».
« Hautement inflammable »
Le comté de Nasir, dans le Haut-Nil, est depuis des semaines le théâtre de combats, notamment entre les forces fédérales loyales au président Salva Kiir et une « Armée blanche », milice accusée par le pouvoir de collaborer avec le premier vice-président Riek Machar, un ancien rebelle.
Le chef de la mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) Nicholas Haysom, a dénoncé lundi les attaques indiscriminées contre les civils, en particulier des bombardements aériens avec des engins qui contiendraient un liquide « hautement inflammable ».
« Ces attaques aveugles contre les civils causent de lourdes pertes et de terribles blessures, notamment des brûlures », a-t-il déclaré, soulignant qu’environ 63 000 personnes ont été déplacées. Le pays est « au bord d’une rechute dans la guerre civile », a-t-il ajouté.
Selon des analystes, le président Kiir aurait pris des mesures ces derniers mois pour écarter Machar, en promouvant de nouveaux membres au sein du cabinet sans consultation, alors que l’homme de 73 ans prépare sa succession.
Lundi, le Département d’État américain a déclaré que le président et le vice-président « doivent engager un dialogue direct pour endiguer l’escalade de la violence ».
« Les attaques des milices non étatiques, les frappes aériennes soutenues par le gouvernement et la promotion de hauts fonctionnaires sanctionnés sont extrêmement préoccupantes », a-t-il déclaré dans un communiqué sur X.
Avec AFP
Crédit: Lien source