En raison d’une décision d’un comité géré par le gouvernement Holt, le financement du Parti vert à l’Assemblée législative a été réduit, et il se voit contraint de couper les postes de deux employées. Il s’agit d’un moment difficile pour le parti, selon son chef David Coon.
Le bureau du caucus du Parti vert à l’Assemblée législative coupera deux de ses quatre postes à la fin du mois.
Selon son chef David Coon, c’est «très problématique» pour le fonctionnement du parti, qui n’occupe que deux sièges à l’Assemblée législative, le sien et celui de la députée Megan Mitton.
«Nous devons travailler sur le même pied d’égalité que les autres partis, participer au processus d’évaluer les projets de loi, déposer des amendements, présenter des motions, déposer des projets de loi et participer aux comités», dit M. Coon.
Ce sera plus difficile à faire avec seulement deux employés, selon lui. Avec moins de financement, son parti devra aussi trouver le moyen de traduire ses documents, alors qu’il utilisait autrefois un service de traduction privé.
David Coon affirme aussi qu’il s’agit d’un moment difficile pour le parti, qui perd les employées Jill Mersereau et Lindsay DeMerchant.
«Lindsay travaille pour moi depuis six ans et demi, donc c’est très difficile.»
En 2024, selon le budget provincial, le caucus du Parti vert avait reçu 358 000$ pour son fonctionnement, soit une allocation de 250 000$ pour le chef et une autre allocation de 108 000$ en raison de ses trois sièges détenus à l’Assemblée.
L’opposition officielle libérale de 16 députés à l’époque avait reçu 1 million $, et les députés du gouvernement progressiste-conservateur sans postes de ministres avaient reçu 671 000$.
Marco LeBlanc, le leader parlementaire du gouvernement libéral actuel, fait remarquer que le Parti vert a perdu le tiers de ses députés lors de la dernière élection avec la défaite de Kevin Arseneau.
«Donc lorsqu’on parle de 358 000$ pour deux députés, c’est pratiquement le triple de ce que les autres partis reçoivent par député. La décision qui a été prise est de se rapprocher de la parité et de refléter le fait qu’ils ont perdu un député.»
Le député libéral affirme que les employés politiques s’exposent forcément à des risques liés aux élections, et qu’il a lui-même perdu son travail de chef de cabinet pour deux ministres libéraux au fil des années en raison de résultats électoraux.
Mais David Coon explique que peu après l’élection d’octobre 2024, l’Assemblée législative a déjà réduit de 25 000$ l’allocation accordée au Parti vert en raison de sa perte d’un député.
«C’est une réduction qui représente la réalité que Kevin Arseneau n’est plus ici. C’est juste. Ce sont d’autres réductions qui sont très problématiques», dit David Coon.
Selon lui, l’Assemblée législative a aussi réduit l’allocation accordée au parti pour ses fonctions de chef, ce qui expliquerait la coupure des postes.
«M. LeBlanc pense que nous sommes seulement députés, mais en réalité j’ai certaines responsabilités comme chef, et il est nécessaire d’avoir du personnel pour les mettre en œuvre», dit M. Coon.
La nouvelle décision a été prise par le Comité d’administration de l’Assemblée législative, où les libéraux de Susan Holt sont majoritaires. Le contenu de ses réunions à huis clos est secret, et David Coon refuse donc de préciser le nouveau budget pour son caucus vert. Mais il indique que cela sera contenu dans le budget du gouvernement Holt qui sera déposé mardi prochain.
La nouvelle de la réduction de postes a déjà circulé sur les médias sociaux et a été rapportée par le Telegraph-Journal.
M. Coon explique qu’en 2018, quand la People’s Alliance a décroché trois sièges à l’Assemblée législative et que les verts sont passés d’un siège à trois, tous les partis se sont mis d’accord pour accorder un minimum de postes d’employés à chaque parti politique à l’Assemblée législative.
«C’était afin de mettre en œuvre les rôles, les fonctions nécessaires pour pouvoir travailler de façon efficace à l’Assemblée législative, en chambre, dans les comités. Maintenant, cette formule est finie, nous avons un nouveau budget», déplore le chef.
Une autre décision à venir
Le comité doit aussi décider bientôt si le Parti vert conservera son statut de parti reconnu à l’Assemblée législative. Cela lui accorde certains privilèges, comme celui de pouvoir répondre aux déclarations de ministres en chambre.
Il faut normalement avoir cinq députés élus ou 20% du vote populaire afin d’être un parti reconnu. Mais en 2014, le premier ministre libéral Brian Gallant a accordé le statut de parti officiel au Parti vert, alors que David Coon était son seul député.
Pour accorder cette exception, le comité a adopté des motions pour faire entorse au règlement, selon Marco LeBlanc. Mais il explique que ce genre d’exception doit prendre fin et que l’Assemblée doit suivre son règlement, en utilisant une comparaison inattendue.
«Dans le contexte géopolitique actuel où les règlements et les lois ne sont pas toujours respectés par le président américain, on croit bon qu’au N.-B., on respecte les règles par lesquelles nous sommes régis à l’Assemblée législative.»
Le député a reconnu par la suite que le fait d’adopter une motion pour faire entorse à un règlement afin d’appuyer un tiers parti et les diverses actions potentiellement illégales du président américain sont deux choses bien différentes.
«C’était un peu loin dans mon analogie, mais il reste que ce sont des règlements auxquels on est censés adhérer.»
Sans vouloir anticiper la décision du comité auquel il siège, Marco LeBlanc laisse entendre que le gouvernement libéral pourrait réduire le seuil nécessaire de 5 sièges afin de permettre au Parti vert de demeurer reconnu.
«Notre objectif n’est aucunement d’enlever le statut reconnu du Parti vert, mais de voir comment nous pouvons faire des changements pour qu’on arrête de défier le règlement.»
David Coon affirme que le seuil requis pour être un parti reconnu est plus élevé au N.-B. qu’ailleurs.
«Pour moi, ce serait une bonne idée de modifier la loi pour nous placer à égalité avec les autres assemblées législatives dans notre région des Maritimes et du Québec», dit le chef des verts.
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