le père d’un des agents pénitentiaires tués témoigne au lendemain de sa mort

Deux agents pénitentiaires ont été abattus lors de l’attaque d’un fourgon dans l’Eure mardi 14 mai. Parmi eux, Arnaud Garcia, un homme de 35 ans.

« C’était un très bon mec. » Au lendemain de l’attaque d’un fourgon pénitentiaire dans l’Eure, au cours de laquelle deux agents ont été tués mardi 14 mai, le père d’Arnaud Garcia, une des victimes, témoigne sur BFMTV.

« Il adorait son métier. C’était un bon vivant, un bon mec. J’aurais aimé l’avoir comme copain », a indiqué Dominique Garcia au micro de BFMTV.

« C’était un bon vivant »

Tué par le commando armé qui a procédé à l’évasion d’un détenu, Arnaud Garcia avait 35 ans. L’agent pénitentiaire, marié, allait être papa dans quelques mois.

« Je viens d’avoir son épouse, Marie. C’est difficile pour elle, elle se sent abandonnée et essaye de faire face. Je la mets à l’écart des médias pour ne pas qu’elle soit trop perturbée. Tout ce que je fais est en accord avec elle », a indiqué le père de la victime.

Marie et Arnaud Garcia étaient ensemble depuis « 11 ans » et « mariés depuis trois ans ». C’est Dominique Garcia, adjoint à la mairie de Blangy-le-Château, ville dans laquelle s’était également installé son fils, qui avait présidé la cérémonie.

« C’était un bon vivant. Il était pur, il plaisantait et il avait beaucoup de camarades », se souvient-il. L’agent pénitentiaire était un passionné de « moto ». Mais aussi de football et du « RC Lens ».

Arnaud Garcia est aussi dépeint par son père comme un homme qui aimait son métier. Un homme « courageux » et « dévoué pour son pays et son métier, qu’il adorait ».

C’est Éric Dupond-Moretti qui l’a prévenu

Dominique Garcia est par la suite revenu sur le moment où il a appris la mort de son fils. « Ma belle-fille m’appelle en me disant ‘Dominique, regardez la télé, je n’ai pas de nouvelles d’Arnaud' », se remémore-t-il difficilement.

« J’ai appelé sur son téléphone personnel, pas de nouvelle. J’ai décidé d’appeler la direction générale à Rennes. Ils m’ont dit qu’ils allaient me rappeler dans les dix minutes », ajoute Dominique Garcia. Puis finalement, quelques minutes plus tard, le téléphone sonne.

« J’ai eu Éric Dupond-Moretti, qui m’a confirmé l’impensable », rembobine-t-il, la gorge nouée.

« Je m’attendais à la mauvaise réponse. L’intonation du ministre était sans équivoque. Il était malheureux de m’annoncer la mort de mon fils », a-t-il ajouté.

« J’ai regardé toutes les photos de mon fils »

Depuis cette annonce, Dominique Garcia confie être passé par « plusieurs états colériques ».

« Toute la nuit j’ai pleuré, ce qui est normal quand on a qu’un fils unique », souffle-t-il.

« Je n’ai pas dormi de la nuit. J’ai regardé toutes les photos de mon fils (…). J’ai pensé à sa vie et au fait que je ne le verrais plus », ajoute le père de famille. Au micro de BFMTV, l’homme se dit « fier de son fils », qui a « tout réussi » que ce soit « professionnellement » ou dans « sa vie de famille ».

Puis la colère a été remplacée par un sentiment « de confiance ». « Je fais confiance à la police, à la gendarmerie, qui traîtent l’enquête », assuez Dominique Garcia. Avant d’indiquer « espérer que justice soit faite » si les individus, en cavale, sont interpellés.

Désormais, Dominique Garcia souhaite s’occuper « du petit être qui va arriver » dans les prochains mois. « Je vais l’aider (la femme d’Arnaud, NDLR) à l’élever comme on l’a fait avec mon fils », avoue-t-il.

« Mon fils a pris perpétuité »

Pendant ce temps, l’enquête se poursuit. Sur le terrain, les enquêteurs sont mobilisés pour retrouver Mohamed Amra et le commando qui l’a aidé à s’évader. Le GIGN, spécialisé dans la gestion de crise et les missions dangereuses, a été envoyé sur place. Le plan Épervier a lui été déclenché et quelque 200 gendarmes de plusieurs départements sont mobilisés.

Interrogé sur d’éventuelles questions qu’il se poserait sur les faits, Dominique Garcia a expliqué « ne pas vouloir » s’en poser.

« Je ne peux pas vous dire s’il y a eu une erreur de la part de l’administration pénitentiaire d’avoir engagé une équipe de cinq agents, qui ont fait face à une attaque massive, un assassinat, de cinq malfaiteurs qui ont tué en toute lâcheté », avoue-t-il.

« Ces gars-là méritent le maximum, c’est-à-dire une peine pour perpétuité », ajoute Dominique Garcia.

Et de conclure: « j’ai perdu mon fils pour quelques malfrats. Mon fils a pris perpétuité. On verra si la justice sera bien rendue ».

Milan Argelas avec Martin Regley

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