LUDOVIC MARIN / AFP
Le préfet de police de Pais Laurent Nuñez a demandé aux organisateurs du concert ‘« Solidarité Congo », prévu le 7 avril, de déplacer la date sous peine d’interdiction.
PARIS – Le préfet de police Laurent Nuñez a demandé ce jeudi 27 mars aux organisateurs du concert « Solidarité Congo » prévu à Paris le 7 avril de le reporter à une autre date, prévenant qu’à défaut, il l’interdira. Cette décision, initialement demandée par la ville de Paris, s’explique par le fait que cette date coïncide avec la journée internationale de commémoration du génocide du Rwanda.
Dans un message posté sur X, Laurent Nuñez explique qu’il lancera la procédure d’interdiction « eu égard aux risques de troubles à l’ordre public » que constituerait le maintien de ce concert le 7 avril. Des associations rwandaises demandent depuis plusieurs semaines le report de ce concert à l’Accor Arena au profit des enfants victimes du conflit de l’est de la République démocratique du Congo, au vu de la charge symbolique du 7 avril.
Dans le courrier que vous pouvez voir ci-dessous, daté du 10 mars mais rendu public seulement quinze jours plus tard, la Ville de Paris avait demandé au préfet d’interdire ce concert le 7 avril. La veille, les organisateurs avaient annoncé le maintien de cet « évènement essentiel » où sont attendus des grands noms du rap comme Gims, Youssoupha ou Gazo.
Dans sa lettre, la mairie de Paris reconnaît que l’objectif caritatif du concert « est évidemment louable » mais elle estime que « le choix de la date du 7 avril […] est particulièrement mal choisi ». Les autorités de la capitale justifient également leur prise de position avec « les tensions existantes entre les communautés rwandaise et congolaise à Paris » qui pourraient nuire à l’ordre public.
La RDC dévastée par des violences
Depuis 30 ans, l’est de la République démocratique du Congo, région frontalière du Rwanda et riche en ressources naturelles, est ravagé par des violences meurtrières impliquant une myriade de groupes armés et certains pays voisins.
Ces violences se sont récemment intensifiées à la faveur de l’offensive éclair menée par le groupe armé M23, soutenu par des troupes rwandaises. Selon l’ONU, plus de 100 000 personnes ont fui la zone ces trois derniers mois. Ce conflit puise ses racines dans le génocide des Tutsis en 1994, la fuite de centaines de milliers de Hutus, dont de nombreux génocidaires, en RDC et les guerres qui se sont ensuivies.
L’Unicef, l’agence onusienne de protection de l’enfance à qui devaient être reversées les recettes, s’est désolidarisée de l’évènement, jugeant « impossible » de bénéficier d’un concert caritatif organisé lors de la journée de commémoration du génocide qui a fait au moins 800 000 morts, majoritairement Tutsi.
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