Les automobilistes néo-brunswickois auront droit à une surprise de taille lors de leur prochaine visite à une station-service.
L’abolition de la taxe carbone annoncée par le gouvernement canadien devrait faire diminuer les prix de l’essence et du diesel de 20 cents à 24 cents dès le mardi 1er avril au Nouveau-Brunswick.
Lundi, le prix maximal de l’essence ordinaire se détaillait à 1,642 $ à travers la province.
La mesure devrait se traduire par une réduction à la pompe d’au moins 10$ pour l’automobiliste qui fait un plein d’essence de 50 litres de sa voiture.
Il faut remonter au 13 janvier 2022 pour voir un prix d’essence aussi bas affiché à la pompe.
La Commission de l’énergie et des services publics du Nouveau-Brunswick avait alors fixé à 1,444 $ le prix du litre d’essence ordinaire.
À titre d’exemple, quelques mois plus tôt en juin, le prix maximal pour l’essence ordinaire libre-service avait été établi à 2,196$ le litre, une somme jamais vue dans l’histoire du prix des carburants au Nouveau-Brunswick.
C’est donc dire qu’un plein d’essence effectué cette semaine devrait coûter près de 30$ de moins qu’un même plein effectué le 9 juin 2022.
La mesure du gouvernement s’applique à toutes les provinces canadiennes, à l’exception du Québec qui dispose de sa propre tarification du carbone.
«Ce qui se dessine, c’est que les automobilistes et les camionneurs qui traversent le Québec en partant du Nouveau-Brunswick ou l’inverse vont s’assurer qu’ils sont plein et qu’ils n’ont pas besoin de faire le plein au Québec pour économiser», a raconté Carol Montreuil, le vice-président de l’Est du Canada et analyses économiques de l’Association Canadienne Carburants.
Selon lui, il est aussi fort à parier que les consommateurs québécois qui se trouvent au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie et proche du Nouveau-Brunswick iront très bientôt faire le plein d’essence à des endroits comme Edmundston ou Campbellton afin d’économiser quelques dollars.
Un calme relatif régnait lundi après-midi à la station-service Esso à Petit-Rocher, signe que des automobilistes ont possiblement déjà eu vent de cette baisse draconienne du prix des carburants et ont prévu le coup.
«J’ignore si c’est la principale raison, mais c’est drôle parce qu’il y a moins de clients qu’à l’habitude cet après-midi», a confié une employée du commerce.
Sur place, Marc Vienneau s’affairait à effectuer le plein de son imposant Dodge Ram lorsque le représentant de l’Acadie Nouvelle lui a fait part de la nouvelle de cette importante baisse du prix de l’essence prévue mardi.
Le résident du secteur de Sormany, à Belle-Baie, a immédiatement cessé de faire le plein de son camion alors que le prix à la pompe n’affichait que 30$, et ce même s’il croyait au départ à un poisson d’avril.
«Voyager entre mon domicile et le travail à Petit-Rocher me coûte environ 30$ chaque jour, c’est certain que c’est une bonne nouvelle et que je vais possiblement économiser 5$ à chaque plein d’essence. La question que je me pose est de savoir si cette baisse va durer?».
À cette question, Carol Montreuil émet certains bémols.
«Il y a des variables à savoir si le prix de l’essence va demeurer aussi bas, on peut parler du prix du pétrole brut, des changements d’essence d’été-hiver, d’un conflit potentiel en Iran ou au Moyen-Orient. Je peux aussi parler d’une récession avec les tarifs de Trump qui ferait chuter l’économie et qui ferait chuter les prix», a confié l’expert.
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