le RDPC, quarante ans de règne et de défis politiques

Le Président Paul Biya présidant la dernière sortie des élèves militaires à l’EMIA

Le 24 mars 2025 marque le 40e anniversaire du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir au Cameroun.

Fondé en 1985 à Bamenda sous l’impulsion de Paul Biya, ce parti a traversé des décennies de transformations politiques tout en consolidant son emprise sur les institutions du pays. Ce jubilé intervient dans un contexte politique particulier, alors que le Cameroun se prépare à une nouvelle élection présidentielle où Paul Biya, 92 ans, pourrait briguer un nouveau mandat.

Une naissance dans un climat politique tendu

En 1982, Paul Biya accède à la présidence après la démission d’Ahmadou Ahidjo. Toutefois, cette transition de pouvoir est marquée par des tensions. Ahidjo, bien qu’ayant quitté la présidence, conserve la direction de l’Union Nationale Camerounaise (UNC) et tente d’imposer une cohabitation politique. Face à cette situation, Paul Biya réagit en dissolvant l’UNC pour créer le RDPC en 1985, un parti conçu pour être entièrement dévoué à son leadership.

Avec le retour au multipartisme en 1992, le RDPC doit faire face à une opposition qui gagne du terrain. L’élection présidentielle de la même année est remportée de justesse par Paul Biya face à Ni John Fru Ndi du Social Democratic Front (SDF). Ce scrutin tendu est le début d’une stratégie de reconquête pour le RDPC, qui parvient progressivement à renforcer son emprise sur l’ensemble des institutions nationales, marginalisant l’opposition au fil des scrutins successifs.

Une machine politique en constante adaptation

Le RDPC n’a cessé d’évoluer pour assurer sa domination. Strucutré autour d’une base militante large, il mise sur des campagnes de sensibilisation, l’usage des médias et une forte présence sur les réseaux sociaux pour mobiliser ses partisans. Il a également su nouer des alliances stratégiques avec d’autres formations politiques pour garantir sa majorité et maintenir son influence dans les institutions.

Si le RDPC célèbre ses 40 ans en position de force, plusieurs défis restent à relever. L’usure du pouvoir, les critiques sur la gouvernance, la montée des revendications sociales et les tensions séparatistes dans les régions anglophones constituent des enjeux majeurs. De plus, la question de la succession de Paul Biya, au pouvoir depuis 43 ans, demeure une inconnue qui alimente les spéculations.

Alors que le Cameroun se prépare à une nouvelle élection présidentielle, cet anniversaire est l’occasion pour le RDPC de réaffirmer sa présence et de redéfinir son message face aux attentes des Camerounais. La capacité du parti à s’adapter aux nouvelles réalités politiques et à maintenir son hégémonie sera déterminante pour son avenir au sommet de l’État.

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