Le retrait du Mali de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pourrait avoir un impact significatif sur plusieurs secteurs, notamment l’éducation. Jusqu’à présent, Bamako bénéficiait de nombreux programmes de l’OIF en faveur des étudiants, des enseignants-chercheurs et des professionnels.
Inquiétudes du milieu universitaire
La fin de ces appuis avec le retrait du pays de l’OIF suscite des inquiétudes parmi les acteurs du monde académique. Pour Youssouf, étudiant à l’université de Bamako, cette décision soulève de nombreuses interrogations quant à son avenir professionnel, notamment dans l’enseignement du français.
« En tant qu’étudiants en lettres, nous voyons, à travers ce retrait, l’avenir de la langue française menacé. Nous nous demandons quelles en seront les conséquences pour les professeurs de littérature », a-t-il déploré.
Son camarade Diogo partage cette inquiétude et craint une réduction des opportunités éducatives, aussi bien pour les étudiants que pour les enseignants.
« S’il n’y a pas d’autres solutions pour compenser ce vide, il aurait été préférable de réfléchir ensemble avant de prendre une telle décision », regrette-t-il.
Selon une source proche de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), cette organisation, dont la mission est d’appuyer la recherche scientifique et le développement économique et social, ne serait pas directement affectée par le retrait du Mali.
Toutefois, d’après nos informations, la sortie de l’OIF entraînera une diminution des financements pour la formation des enseignants, la promotion du français et le soutien aux médias locaux.
Diminution des aides à la promotion de l’éducation
L’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation, partenaire du Mali dans l’amélioration de la qualité de l’enseignement, pourrait également voir ses actions remises en question.
Pour Abdoul Sogodogo, enseignant-chercheur à l’université de Bamako, cette décision est avant tout politique : « Ce retrait s’inscrit dans une volonté de rupture, voire de réduction de l’influence française au Mali. Depuis le début de la transition, les relations entre le Mali et la France se sont détériorées, notamment avec la dénonciation des accords militaires. »
Ce changement s’inscrit dans une dynamique plus large : la nouvelle Constitution malienne, adoptée en juillet 2023, a relégué le français au rang de simple langue de travail, tandis que treize langues nationales sont devenues officielles.
Le Mali, tout comme le Burkina Faso et le Niger, dispose désormais de six mois pour acter définitivement sa sortie de l’OIF.
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