le RPPRAC salue l’initiative mais reste sur ses gardes

Alors que Manuel Valls repart dès ce soir vers l’Hexagone, les annonces faites durant son déplacement aux Antilles suscite de nombreuses réactions. Le ministre des Outre-mer a annoncé, ce lundi (17 mars) un soutien financier de 10 millions d’euros à destination des acteurs économiques, ainsi que la mise en œuvre prochaine d’un projet de loi contre la vie chère dans les territoires ultramarins, prévu avant juillet 2025.

Un signal fort pour certains, mais encore trop flou pour d’autres. Le texte annoncé promet une transformation en profondeur du modèle économique local autour de cinq piliers : concurrence, transparence, exigence, renaissance et bon sens.

Des lois qu’ils restent à faire respecter

Contrairement à son prédécesseur, Manuel Valls a choisi de rencontrer directement les militants du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens), lundi soir dans un hôtel de l’Étang Z’abricot à Fort-de-France. Une réunion tenue à l’écart du programme officiel, initiée par plusieurs parlementaires locaux.

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Le RPPRAC a salué le geste. Mario Briand, Aude Goussard et Gladys Roger ont pu exposer leurs doléances et rappeler les attentes concrètes de la population. Pour Gwladys Roger, trésorière du RPPRAC, la prudence reste de mise :

 C’est un début. On a un problème qui date de longtemps, mais c’est un premier pas. Ce qui nous importe, ce n’est pas seulement d’avoir des lois, mais surtout qu’elles soient appliquées réellement. On l’a bien vu avec les grands distributeurs : même avec l’obligation de dépôt des comptes, certains ne s’y plient pas. Donc oui, c’est bien de légiférer, mais ce qui nous inquiète, c’est l’efficacité sur le terrain. 

La grande distribution aussi se dit favorable

Certains acteurs du secteur économique se sont également montrés réceptifs à cette nouvelle dynamique de dialogue. Lors de la visite de Manuel Valls à la Galleria, Robert Parfait, président du groupe Parfait, a salué l’approche :

Je pense que c’est la bonne solution. Moi, je discute, j’essaie de comprendre ce que les autres ressentent. Le slogan de mon groupe, c’est : fais pour les autres ce que tu voudrais qu’ils fassent pour toi. Cette ouverture au dialogue, c’est une très bonne chose.

Le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre, n’était pas présent à la rencontre informelle avec les membres du RPPRAC. Interrogé, il a néanmoins reconnu la légitimité de l’initiative :

Il est normal que le ministre reçoive les syndicats et associations, surtout quand il s’agit d’un mouvement qui porte une revendication sociale aussi forte sur la problématique de la vie chère. Cela relève pleinement de la responsabilité de l’État d’apporter des réponses durables à une situation qui perdure depuis trop longtemps.

La visite officielle de Manuel Valls en Martinique n’a duré que deux jours et demi, avec un seul point à l’agenda à Fort-de-France : un passage éclair à la maison d’Aimé Césaire lundi soir. Pourtant, c’est bien la rencontre hors protocole avec le RPPRAC qui aura marqué les esprits. Les attentes sont grandes, mais la confiance reste à construire.

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